Pour Khalid Gueddar, sa condamnation est politique

Khalid Gueddar a été condamné pour « état d'ébriété ». Le caricaturiste s'apprêtait à lancer un nouveau média. Hasard du calendrier?

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Khalid Gueddar
Le caricaturiste Khalid Gueddar. Crédit : Yassine Toumi.

Le caricaturiste Khalid Gueddar a été condamné à trois mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Kenitra pour « état d’ébriété sur la voie publique » et « atteinte à un corps constitué ». L’affaire date de 2012.

Mais d’après l’artiste, l’affaire de 2012 n’est qu’un prétexte. Dans un communiqué, il écrit : « Je ne me fais aucune illusion : cette condamnation vise ma liberté d’expression. » Le caricaturiste explique que cette peine « tombe au moment même où mes collègues Ali Lmrabet, Ahmed Senoussi et moi-même nous nous apprêtons à lancer un nouveau magazine satirique ».

Interdit d’exercer la profession de journalisme pendant dix ans, Ali Lmrabet comptait lancer ce nouveau média quand les autorités ont refusé de lui délivrer ses papiers. Il est actuellement en grève de la faim à Génève.

Khalid Gueddar dénonce donc cette censure : « le régime marocain a peur de l’humour et du journalisme professionnel, et son animosité à l’encontre des journalistes prend de l’ampleur jour après jour ». Il est connu pour sa liberté de ton. En 2009, il a déjà été poursuivi par la justice pour avoir réalisé un dessin du mariage de Moulay Ismaël.

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