Tunisie: un mort en marge de heurts nocturnes

Une rue d'Ettadhamen, dans la banlieue de Tunis, après les heurts nocturnes qui ont éclaté ce lundi 8 janvier 2018 (Crédits: afp.com/SOFIENE HAMDAOUI)

Dans des circonstances encore indéterminées, un homme est mort à Tebourba, au sud de Tunis, où des échauffourées ont eu lieu dans la nuit, a indiqué mardi le ministère tunisien de la Santé. Plusieurs villes ont été le théâtre de heurts nocturnes.

Selon le ministère de l’Intérieur, des dizaines de personnes ont été arrêtées, et plusieurs bâtiments publics endommagés lors de ces heurts. Ces incidents interviennent au moment où des revendications sociales se font entendre en Tunisie, notamment contre des mesures d’austérité prévues par le gouvernement.

Une autopsie doit avoir avoir lieu mardi pour déterminer la cause du décès d’un homme de 43 ans à Tebourba, selon les porte-paroles des ministères de la Santé et de l’Intérieur. Ce dernier a démenti que l’homme ait été tué par la police, soulignant qu’il ne portait aucune marque de violence. Un porte-parole de l’institution, Khalifa Chibani, a précisé que l’homme souffrait de « problèmes respiratoires ».

« Onze agents de la Sureté nationale ont été blessés par des jets de pierre, de projectiles solides et de cocktails Molotov, ainsi que quatre véhicules de police endommagés » lors des échauffourées nocturnes, a par ailleurs indiqué à l’AFP le porte-parole de la Sûreté nationale, Walid Ben Hkima, qui a évoqué des « actes de violences et de pillage » flagrants.

Au moins 44 arrestations dans le pays

À Kasserine, ville pauvre du centre du pays, quelques dizaines de jeunes ont incendié des pneus et jeté des pierres sur des agents de sécurité, qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes, a indiqué un correspondant de l’AFP.

À Sidi Bouzid, autre ville du centre du pays fortement mobilisée – et d’où était partie en décembre 2010 la contestation sociale qui avait marqué le début des printemps arabes – des routes ont été bloquées par des pierres et des pneus, selon le correspondant local de l’AFP.

Lundi matin, une manifestation pacifique avait eu lieu dans cette ville contre la hausse des prix, après l’entrée en vigueur d’un budget d’austérité augmentant notamment la TVA et les contributions sociales.

Au moins 44 personnes ont été arrêtées, dont 16 à Kasserine, où une fourrière a été dévalisée et 18 dans des quartiers populaires près de Tunis, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur sur les ondes de la radio Shems, assurant que les troubles « n’avaient rien à voir avec la démocratie ou les revendications sociales ». Il a précisé que des fauteurs de troubles avaient endommagé des locaux des forces de sécurité et la sous-préfecture de Hamma (sud).

Un appel à manifester, mardi à partir de midi (11H00 GMT) dans le centre de Tunis, a été lancé par plusieurs organisations.

Depuis la révolution de 2011, le mois de janvier est traditionnellement marqué par une mobilisation sociale en Tunisie, où le contexte est particulièrement tendu à l’approche des élections. Dimanche déjà, la police tunisienne avait dispersé une manifestation contre la hausse des prix, dénoncée par des militants et certains partis.

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