Ce que l'on sait de l'attentat dans le sud-ouest de la France

Quatre personnes ont été tuées lors de trois attaques commises par Radouane Lakdim, un homme de 25 ans "suivi" par les autorités, à Carcassonne et Trèbes (sud-ouest) revendiquées par le groupe Etat islamique.

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Radouane Lakdim (AFP)

Il a agi « seul » et a été abattu par les forces de l’ordre. Seize personnes ont été blessées, selon le président français Emmanuel Macron. Parmi elles figure le gendarme qui s’était livré à la place d’otages. Il est mort de ses blessures samedi. Lisbonne a fait état d’un citoyen portugais grièvement blessé.

Voici ce que l’on sait:

Vers 09H00 GMT, l’homme vole une voiture à Carcassonne (sud-ouest) « tuant un passager et blessant grièvement le conducteur », dont le pronostic vital est engagé. Il se dirige alors vers la caserne d’un Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (3e RPIMa), où non loin de là, il patiente « quelques minutes vraisemblablement afin d’attendre des militaires » puis fait demi-tour et se dirige vers une caserne de CRS.

Peu avant 11H00, à 200 m de là, il prend pour cible « à plusieurs reprises » un groupe de quatre policiers rentrant de leur footing, blessant l’un deux avec une arme de poing. Son pronostic vital n’est « pas engagé », selon le Premier ministre Edouard Philippe. Les enquêteurs ont trouvé sur place « six douilles », a précisé le procureur de Paris François Molins.

L’assaillant roule vers Trèbes, une commune située à 8 km à l’est de Carcassonne. Vers 10H15 GMT, il pénètre dans un supermarché de la ville où se trouvent une cinquantaine de personnes. En y entrant, il crie « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand », ndlr) et revendique être un « soldat » de l’EI, selon le procureur. Se disant « prêt à mourir pour la Syrie », il demande « la libération de +frères+ » avant d’ouvrir le feu, tuant par balle un employé et un client.

Appelés sur les lieux, les gendarmes interviennent alors que Radouane Lakdim retient des personnes en otages. Un lieutenant-colonel de gendarmerie, Arnaud Beltrame, âgé de 45 ans, s’est « volontairement substitué à une femme retenue en otage », selon le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. « Au péril de sa vie il a fait le choix de prendre la place des otages retenus à l’intérieur du supermarché », selon le procureur. Les employés et les clients, qui se trouvent dans le supermarché, parviennent à prendre la fuite.

L’assaillant sort alors du supermarché en menaçant l’officier avec son arme. Réclamant un « chargeur », il menace « de tout faire sauter en cas d’intervention des forces de la gendarmerie » avant de se replier dans le magasin, selon le procureur. A l’intérieur, il tire « à plusieurs reprises sur le colonel qu’il blesse très grièvement » et lui porte des coups de couteau. L’assaut est donné par une unité d’élite des forces de l’ordre et l’homme est abattu à 14H20. Deux gendarmes sont blessés au cours de l’opération. Le gendarme décède de ses blessures samedi matin.

Né au Maroc le 11 avril 1992, Radouane Lakdim, vivait à Carcassonne. Il était connu de la justice pour des faits de droit commun. Son casier judiciaire affiche deux condamnations: l’une en 2011 à une peine d’un mois de prison avec sursis pour « port d’arme prohibée » et l’autre en 2015 pour « usage de stupéfiants et refus d’obtempérer » à un mois de prison, peine effectuée en août 2016. En 2016 et 2017 il fait l’objet « d’un suivi effectif » des services de renseignements, sans qu’il n’ait pu mettre en évidence de « signe précurseur pouvant laissent présager un passage à l’acte terroriste », selon M. Molins. Il a agi « seul », a indiqué M. Collomb.

« Il était connu pour des faits de petite délinquance et nous l’avions suivi et nous pensions qu’il n’y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l’acte brusquement », a ajouté le ministre. Les investigations se poursuivent pour établir la provenance de l’arme et déterminer s’il a pu bénéficier de complicités. Une « proche qui partageait sa vie » a été placée en garde à vue en début de soirée, a annoncé le procureur. La section antiterroriste du parquet de Paris est chargée de l’enquête.

Moins d’une heure après l’assaut du GIGN, l’EI a revendiqué les attaques, dans un communiqué de son organe de propagande Amaq. « L’homme qui a mené l’attaque de Trèbes, dans le sud de la France, est un soldat de l’État islamique, qui a agi en réponse à l’appel » de l’organisation « à viser les pays membres de la coalition » internationale anti-EI, ont indiqué les jihadistes.

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