Vahid Halilhodzic provoque la controverse en commentant le niveau des joueurs locaux

Alors que les Lions de l’Atlas préparent leur quatrième match amical sous les commandes de Vahid Halilhodzic, prévu ce 15 octobre (20 h) face au Gabon à Tanger, le sélectionneur national et Medhi Benatia sont sortis avec des déclarations qui ont vite mis les réseaux sociaux en ébullition. Explications.

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Vahid Halilhodzic, sélectionneur des Lions de l'Atlas. Crédit: AFP

Dire que Vahid Halilhodzic est un sélectionneur connu pour sa langue de bois relèverait presque de l’hérésie au vu de la dernière sortie médiatique de l’entraîneur de l’équipe nationale de football. A quelques heures de son quatrième match de la sélection nationale, face au Gabon à Tanger, le coach franco-bosniaque a évoqué le niveau des joueurs issus de la Botola évoluant en sélection nationale, lors d’une conférence de presse le 14 octobre.

Interrogé par des journalistes sur la nécessité de convoquer des joueurs issus de la Botola, le coach a déploré le faible niveau des éléments du championnat national comparé à ceux de la formation européenne. “J’ai déjà assisté à cinq matchs du championnat et j’en ai vu dix à la télé. Ce que je peux dire, c’est que le joueur local manque de rapidité, de puissance et de rigueur tactique. Quand vous comparez Hakimi à ces joueurs, vous avez l’impression que le premier joue au foot et que les autres pratiquent un autre sport”, a taclé Vahid Halilhodzic.

Casus Botola

Ce dernier s’était déjà fait interpeller par la presse nationale sur le même sujet lors de la conférence de presse tenue à l’issue de la rencontre opposant le Maroc à la Libye, le 11 novembre, et qui s’est soldée par un match nul (1-1). “Vous [les journalistes, NDLR] pensez qu’ils [les joueurs issus de la Botola] sont prêts pour jouer à ce niveau. Pas encore. Le rythme du football en Europe n’est pas le même que celui qui se pratique au Maroc. Il y a trop peu de joueurs qui sont prêts physiquement [pour le niveau international]”, avait déclaré le sélectionneur, avec sa franchise habituelle.

Des déclarations qui alimentent la polémique sur les réseaux sociaux, d’autant que les trois buts inscrits par la sélection nationale depuis le début de l’ère Halilhodzic sont tous l’œuvre de joueurs formés par des clubs nationaux (Zouheir Feddal, Jawad El Yamiq et Walid El Karti). Les propos du coach ont notamment fait réagir Salaheddine Saidi, vice-capitaine du Wydad et double champion du Maroc, qui a publié, sur son compte Instagram, une photo de son coéquipier Walid El Karti accompagnée de la légende “Non au dénigrement du joueur local”.

L’art d’être un bon leader par Medhi Benatia

La déclaration du sélectionneur national ce lundi 14 octobre n’est pas la seule à alimenter les débats autour des Lions de l’Atlas. Le week-end dernier, la chaîne qatarie beIN Sports a diffusé l’intégralité de son entretien avec Medhi Benatia. C’est à travers des extraits d’une interview accordée à la chaîne basée à Doha que le défenseur avait, pour rappel, annoncé sa retraite internationale.

Dans cet entretien, le joueur d’Al-Duhail a pris le temps de justifier l’échec des Lions de l’Atlas lors de la dernière CAN en prenant pour cible ses ex-coéquipiers en sélection. “Avons-nous des joueurs capables de gagner la Coupe d’Afrique ? Je ne le pense pas. Mais est-ce qu’on avait l’effectif pour battre le Bénin ? Evidemment ! Ce qui est frustrant, c’est de sortir face à une équipe qui n’était pas plus forte que nous”, a déclaré l’ex-capitaine qui a manqué le match face au Bénin à cause d’une “gêne” ressentie au niveau de la cuisse.

Et de poursuivre : “Tu ne gagnes pas une compétition avec de bons joueurs, mais plutôt avec de grands joueurs. On me parle de l’Algérie. Ils n’ont peut-être pas fait une super Coupe d’Afrique dans le jeu mais ils ont été vaillants. Mahrez, par exemple, était là quand on avait besoin de lui car c’est un grand joueur. Je pense que c’est ce qui manque au Maroc : un avant-centre qui marque 35 buts par saison dans un grand club en Europe, qui vient et qui débloque les matchs. Ça nous a manqué durant notre parcours en sélection.

Benatia, qui encense Mahrez et pique dans la foulée Hakim Ziyech pour son raté de penalty décisif face au Bénin, a-t-il oublié que Baghdad Bounedjah, l’homme qui a véritablement mené l’Algérie au sacre, ne joue pas dans un grand club d’Europe mais à quelques kilomètres de lui, au Qatar, au club Al Sadd ?

 

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