Nevada, le Pérou des skaters

Crédit: Toumi

Nevada, le Pérou des skaters

Depuis sa réouverture au grand public, la place Nevada au centre-ville de Casablanca fait le bonheur des skaters.

(Photos : Yassine Toumi / Texte : Ghita Ismaili)

 

Sur la place Nevada, une vingtaine de riders de tous âges confondus s’entraînent à la glisse en attendant le ftour, sous le regard étonné de quelques parents. Même s’il n’a pas encore été officiellement inauguré, le nouveau skatepark aménagé sur 4000 m2 de surface, à l’angle du boulevard Rachidi et de l’avenue Hassan II, est accessible au grand public depuis quelques mois. Conçu dans le cadre du projet de réaménagement de la place Rachidi, l’espace connaît une popularité grandissante. “Je viens ici depuis six mois environ. C’est mieux que de skater dans la rue où on se fait souvent rappeler à l’ordre par les gens”, nous confie Saâd, 17 ans, qui pratique ce sport depuis deux ans et demi. “J’ai commencé quand j’avais 14 ans dans le quartier. Avec mes amis de la squad, on s’entraînait souvent à côté d’Anfla Place, à Aïn Diab ou sur le boulevard Massira. On sort en groupe de 10 et chacun apprend à l’autre les manœuvres qu’il connaît”, nous explique ce jeune originaire de Derb Lkabir, qui rêve de devenir pro. Comme lui, des dizaines de passionnés viennent quasi-quotidiennement ici pour parfaire leurs tricks ou apprendre à rouler sur leurs planches. Mohamed Reda, à peine 5 ans, est le plus jeune d’entre eux. Son père, lui-même skater pendant son adolescence, le ramène “dès qu’il peut” pour lui apprendre les bases de ce sport. “J’étais moi-même skater quand j’étais plus jeune. Je ne pratique plus depuis 2000 environ”, regrette-t-il. “J’ai grandi dans une famille conservatrice qui a toujours vu le skateboard d’un mauvais œil. J’avais 13 ans quand j’ai commencé à en faire. J’ai acheté ma planche en cachette et à chaque fois que je revenais d’une session de glisse avec mes amis, je la cachais dans l’égout avant de monter à la maison. Le jour où je me suis fait attraper par mon père, il m’a donné une raclée dont je me souviendrai toute ma vie”, nous confie Reda, 34 ans, qui a dû mettre un terme à sa passion, après un accident qui lui a causé plusieurs fractures aux jambes. Ce n’est pas pour autant qu’il le regrette : “Je veux que mes enfants soient épanouis. J’aurais aimé que mes parents en fassent autant pour moi.” Comme quoi, la planche se transmet (aussi).

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    Abdelali, 32 ans, travaille dans le secteur de la logistique. Fan de tous les sports de glisse, il vient souvent arpenter les rampes toutes neuves du nouveau skatepark.

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    Mohamed Reda, 5 ans, a été initié au skate quand il avait à peine deux ans. Sous le regard de son père Reda, 34 ans, et son petit frère Fahd, huit mois, il prend un malin plaisir à manier son skateboard.

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    La place Nevada est l’un des rares espaces de ce genre mis à la disposition des Casablancais. Carrefour des amateurs de sports de glisse et du ballon rond, ses bancs ont été fréquentés par plusieurs générations.

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    Saâd est le plus investi des riders présents cet après-midi au skatepark. Avec sa planche, il prend de la hauteur et survole quasiment les lieux.