DR

Réussir son orientation post-bac: Les conseils de deux auteurs de success stories

A la veille des choix déterminants, le bon sens veut que l’on demande conseil auprès des aînés, des sages ou des experts. Voici les conseils de deux pointures dans leurs domaines.

Par

Le choix de l’orientation après l’obtention du baccalauréat n’est pas une mince affaire. Entre ce qu’on a envie de choisir, ce qu’on peut choisir et ce qui s’impose, le cœur et la raison se rejoignent rarement. Pour tenter d’y répondre, TelQuel a rencontré deux profils aux parcours différents. Ces deux personnes sont devenues, au fil des années, des références dans leurs domaines de compétences respectifs. Quels conseils donnent-ils aux jeunes bacheliers pour bien réussir leur orientation ?

Bouchra-Kadiri-Urbacom
Bouchra Kadiri, directrice d’Urbacom

Bouchra Kadiri: “Il faut aller à la découverte du métier que l’on souhaite exercer”

Le Salon international du bâtiment, c’est elle ! A travers son agence Urbacom qu’elle a créée au début des années 2000, Bouchra Kadiri est la personne en charge de l’organisation de ce rendez-vous annuel tant attendu des professionnels du bâtiment. Pourtant, à ses débuts, rien ne prédestinait cette femme à devenir le maillon incontournable du secteur immobilier qu’elle est devenue. En effet, après l’obtention de son baccalauréat scientifique, elle a entamé des études supérieures en biologie, avant de se réorienter, deux années plus tard, vers la filière informatique où elle obtiendra son diplôme d’analyste-programmeur. Parallèlement à ce cursus éclectique, elle n’abandonnera pas sa passion : les échecs. Elle fut d’ailleurs la première femme championne d’échecs au Maroc, en 1983, et médaillée de bronze dans la même discipline au championnat arabe en 1985.

C’est sans doute sa passion qui lui a valu son sens aigu de l’anticipation. Ainsi, après quelques années d’immersion dans le monde des médias et de la communication durant les années 1990, elle décide de se lancer en tant que femme-entrepreneure en créant son agence de communication. Quelles leçons y a-t-il à retenir de son parcours ? “Les jeunes se font souvent des idées fantasmées des métiers auxquels ils aspirent”, remarque Bouchra Kadiri, pour qui “le plus important est de choisir un métier que l’on aime et de ne pas hésiter à l’approcher”. Preuve à l’appui, son parcours : “Après avoir approché le milieu des agences, j’ai choisi de me consacrer à la communication où je n’avais à l’époque aucun diplôme, plutôt que de percer dans le domaine de l’informatique dans lequel je suis diplômée”.

Un autre exemple illustre son propos: “Il m’est arrivé de recruter dans la société une jeune fille diplômée en comptabilité. Au fil du temps, j’ai remarqué qu’elle était efficace mais pas épanouie. Après m’être entretenue avec elle, et après avoir découvert qu’elle aimait le contact avec les gens, j’ai décidé de la tester dans un autre département. Là, elle s’est montrée à la fois efficace et épanouie”, se souvient Bouchra Kadiri. “Avant de choisir leurs orientations après le baccalauréat, les jeunes ne doivent pas hésiter à aller passer une journée chez un architecte, un médecin ou un restaurateur (…) pour se frotter concrètement au quotidien des métiers souhaités. De plus, certaines écoles proposent des ateliers qui permettent aux étudiants d’approcher certains métiers”, conseille la directrice d’Urbacom.

BUZZKITO
Mehdi Benslim, directeur de Buzzkito.

Mehdi Benslim: “Je voulais être soit entrepreneur soit artiste… j’ai fini par faire les deux !”

On peut difficilement parler de contenu digital dans le monde arabe sans penser à Buzzkito. Le nom de son fondateur et actuel PDG Mehdi Benslim revient régulièrement sur les devants de la scène médiatique. Et pour cause, Buzzkito est en passe de devenir non seulement le pionnier de la communication digitale dans la région Maghreb et Middle East, mais aussi un tremplin pour les artistes du monde arabe et des pays africains. Après avoir décroché son baccalauréat scientifique au lycée Lyautey, Mehdi Benslim s’est rendu en France où il a obtenu son master en économie et gestion à la Sorbonne, avant de décrocher un Bachelor en publicité.

C’est à cette époque, en 2006, que Mehdi Benslim est rentré au Maroc. Plein d’ambitions, il espérait lancer une station radio privée. “J’ai passé du temps dans une radio française avant de décider de revenir au Maroc. A ce moment-là, le Maroc ouvrait la possibilité aux radios privées d’émettre sur les ondes. J’ai préparé un dossier de candidature pour l’ouverture d’une radio libre, mais je n’ai pas pu obtenir l’agrément”. Ce qui peut s’apparenter à un échec, Mehdi Benslim le voit d’un autre œil. Aussitôt, le jeune entrepreneur s’est lancé dans l’expérimentation de nouvelles façons de créer du contenu. “Depuis 2007, j’ai fait en sorte d’expérimenter de nouvelles manières de communiquer avec les marques et d’améliorer mon savoir-faire en matière de brand content”, nous raconte-t-il. Aujourd’hui, il exporte son savoir-faire vers de nouveaux marchés. “Buzzkito travaille à Dubaï sur des opérations à gros budgets avec les clients Premium. En Afrique du Nord, nous développons la communauté Buzzkito. Nous sommes en train de monter une market place qui verra le jour bientôt pour le développement de solutions digitales”, annonce Benslim.

Quel est donc le secret de cette percée fulgurante ? Se voyait-il, étant jeune étudiant, devenir l’entrepreneur que les grands investisseurs convoitent aujourd’hui ? Sans prétention, Mehdi Benslim répond : “A l’époque, entre artiste, guitariste ou entrepreneur, je n’avais aucune idée de ce que j’allais choisir, mais je savais très bien ce que je n’allais pas devenir : salarié en entreprise. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir un métier qui fait appel à la fois à la créativité et à l’engagement dans le monde de l’entreprise”.

Ce qui s’apparente à une success story sans embûches n’a pas toujours été chose facile. “Ça m’a pris 12 ans pour en arriver là. Il faut avoir un code de conduite strict car, tôt ou tard, la passion vous testera pour savoir si vous la méritez”, souligne Mehdi. Pour cet homme d’affaires ambitieux, “les jeunes doivent aller au-delà des limites de ce qu’on leur apprend à l’école”. Et de conclure: “Le monde entier est en train de se reconstruire, et ce qu’on apprend aujourd’hui à l’école est principalement basé sur les enseignements tirés de la révolution industrielle. La réalité actuelle est très en avance par rapport à l’économie comme la majorité des gens la conçoivent”.

Article de Telquel Content Studio rédigé par Converge Media. Telquel Content studio est un département du groupe Telquel Media, indépendant de la rédaction.