Maroc - Espagne. Le temps de la realpolitik

Le Chef du gouvernement espagnol a été au Maroc pour sa première visite officielle à l’étranger. Émigration, sahara, accords de pêche… autant de dossiers chauds abordés.

En réservant sa première visite officielle au royaume, Mariano Rajoy n’a pas dérogé à la règle de ses prédécesseurs. Le nouveau chef du gouvernement espagnol a été reçu, mercredi 18 janvier, à Rabat. Au menu des discussions, plusieurs dossiers chauds qui ont souvent été à l’origine de crises entre les deux voisins. Il y a d’abord l’accord de pêche suspendu avec l’Union Européenne. “Rajoy doit absolument trouver une solution. Sinon, il risque de perdre son électorat en Andalousie, fraîchement acquis à la cause du Parti Populaire”, analyse Nabil Driouch, spécialiste des relations maroco-espagnoles. Le Chef du gouvernement est également venu plaider la cause des entreprises ibériques, à la recherche de nouveaux débouchés sur le marché marocain pour survivre à la crise qui frappe l’Espagne depuis plus d’un an. Et pour cela, Rajoy devra éviter les nombreux sujets qui fâchent, tels que l’émigration, la souveraineté de Sebta et Melilia en plus du dossier du Sahara. Paradoxalement, ce sont les mêmes dossiers sur lesquels Rabat (en position de force pour une fois) espère obtenir des garanties du nouveau patron de l’Exécutif espagnol. “Rajoy est pris entre deux feux. Il a beaucoup appris en travaillant aux côtés de José Maria Aznar. Il sait qu’il n’a pas les moyens d’une nouvelle crise avec le Maroc, mais il sait également que les faucons de l’extrême-droite espagnole ne lui pardonneront pas un fléchissement dans les positions ibériques vis-à-vis du royaume”, conclut Driouch.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer