Entreprises publiques. Gros efforts, petits profits

La publication des documents de la Loi de Finances est toujours une occasion de faire le point sur la rentabilité du portefeuille public. Zoom.

Merci l’OCP ! L’Office des phosphates est de loin le premier contribuable aux performances financières des établissements et entreprises publics (EEP). Sur un chiffre d’affaires global de 177 milliards de dirhams, le groupe dirigé par Mustapha Terrab réalise plus de 50 milliards. Au niveau des résultats, l’OCP contribue à hauteur de 50% : 15 milliards de dirhams sur 26 milliards pour l’ensemble des EEP. Evidemment, tout cet argent n’est pas reversé dans le budget public.

En fait, tous les “produits des monopoles, des exploitations et des participations financières de l’Etat” prévus dans la Loi de Finances 2012 ne dépassent pas les 11,3 milliards. Et sur ce montant, c’est toujours l’opérateur phosphatier que l’on retrouve sur le podium avec une contribution de 4 milliards, talonné par Itissalat Al-Maghrib avec 2 milliards de dividendes.

Au-delà de la rentabilité, les EEP sont un véritable levier pour doper le volume d’investissement public. Pour 2012, on annonce une enveloppe de 122 milliards. Mais là encore, ce montant ne sera pas décaissé en intégralité. L’année dernière, par exemple, 70 milliards de dirhams seulement ont été mobilisés sur les 114 annoncés dans le budget 2011. Et sur ce montant, l’Etat a dû injecter, sous forme de dotations en capital et de subventions d’équipement, quelque 11,6 milliards au moment où il tablait sur 10,2 milliards de recettes provenant de ces établissements. Faites le compte, les EEP sont une source de dépenses pour le budget public alors qu’ils sont censés être de gros contribuables. 

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