Sumitomo. Une épopée japonaise

Success story. La multinationale Sumitomo est devenue le deuxième employeur du royaume après l’OCP. Zoom sur un spécialiste des composants automobiles qui a fait du Maroc sa plate forme vers l’Europe.

« Le Maroc est devenu aujourd’hui une référence internationale dans le secteur de l’automobile avec une part de marché mondiale frôlant les 5% », s’est réjoui Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce et de l’Industrie, lors de l’inauguration de la huitième usine de Sumitomo Electric à Aïn Harrouda, le 2 décembre. Le groupe japonais, spécialisé dans les faisceaux de câbles et composants automobiles, est présent dans le royaume depuis 2001. « Le choix du Maroc pour y implanter huit unités industrielles n’est pas le fruit du hasard. Sumitomo Electric vise à faire de son investissement marocain une véritable plateforme pour desservir l’Europe et, au-delà, l’Amérique du Nord », lance d’emblée le top management du groupe nippon, vieux de 400 ans. Opérationnelle en avril 2013, l’unité de Aïn Harrouda, qui s’étend sur 6 hectares et a coûté 283 millions de dirhams, table d’ores et déjà sur un chiffre d’affaires de 320 millions de dirhams et emploie plus de 1600 personnes. « D’autres projets vont voir le jour plus tard. Le Maroc est aujourd’hui un très important lieu de production dans la stratégie du groupe », précise le top management du groupe, qui fournit Fiat, PSA, Volkswagen, Renault, entre autres.

A fond la caisse

L’épopée commence en 2001, lorsque Sumitomo Electric, présent dans une vingtaine de pays, a implanté sa première usine à Casablanca, dans la zone industrielle de Moulay Rachid. La filiale, baptisée Sews-Cabind Maroc, ne tarde pas à renforcer sa présence dans la métropole à travers deux autres unités, spécialisées dans le câblage électrique, à Berrechid en 2006 et à Aïn Sebaâ en 2009. Mais, entre-temps, une autre filiale a vu le jour : Sumitomo Electric BordNetze (SEBNA), implantée sur deux sites à Tanger qui appartenaient à Volkswagen et rachetés en 2006 par la multinationale japonaise. S’ensuit l’ouverture d’une usine à Atlantic Free Zone, une zone franche située à Kénitra. Présente au Maroc à travers trois filiales, SEBNA, Sews-Cabind et SEWS, dont le chiffre d’affaires culmine à 1,7 milliard de dirhams, la multinationale japonaise emploie aujourd’hui 15 000 personnes, soit 40% des emplois du secteur. Malgré la réduction de 20% de ses effectifs de Tanger, Sumitomo reste le deuxième employeur industriel du royaume, après l’Office chérifien des phosphates. Le géant de l’automobile ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin : « Le groupe compte également délocaliser l’activité relative à l’approvisionnement et à la production des matières premières vers la plateforme marocaine, plutôt que de continuer à importer d’Europe », déclare le top management.

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