Faudel : « On me parle de tout, sauf de mon métier  »

Photo : DR

Smyet bak ?

Kouider Belloua.

Smyet mok ?

Malika Belloua.

Nimirou d’la carte ?

Je ne l’ai pas.

Alors, vous voulez toujours vivre ?

Bien sûr ! J’ai sorti cette chanson en 2003, c’était un cadeau du ciel. Et jusqu’à maintenant, à chaque fois que je la chante, j’ai la banane. Je me bats comme tout le monde pour pouvoir durer dans un métier très difficile.

Certains disent que vous gérez un kebab en France, d’autres que vous habitez au Maroc aux frais du roi… Qu’en est-il ?

Je ne sais pas pourquoi les rumeurs s’acharnent autant. Ça fait des années qu’on dit tout et n’importe quoi sur moi, et j’en ai ras-le-bol. Au début, j’essayais de comprendre. Aujourd’hui, je préfère me concentrer sur mon travail. Je suis installé à Paris, et hamdoullah, je suis toujours chez Universal, si ça peut rassurer tout le monde.

Ça ne vous atteint plus du tout ?

Vous savez, tout va bien pour moi, très bien même. Mais c’est terrible, psychologiquement, quand les gens vous inventent une vie. Faudel serveur dans un snack… C’est totalement absurde. Souvent, on confond mon absence avec du non-travail. Je tourne pourtant, j’étais récemment en Turquie, au Liban, et je prépare un album entre le Maroc et l’Algérie…  Je suis un artiste, je viens pour chanter. Au final, on me parle de tout, sauf de mon métier.

Ça sert à quelque chose de cumuler les nationalités ?

J’y vois surtout une grande symbolique. Un artiste n’a pas de frontières. Je suis né en France, d’origine algérienne, marocain de cœur. Plus qu’un cadeau, la nationalité marocaine est une reconnaissance de mon œuvre, de l’artiste que je suis. Ce pays est un exemple en termes d’ouverture et d’accueil. C’est magnifique.

Depuis que vous êtes marocain, avez-vous déjà eu à légaliser quelques documents à la moqataâ ?

Pas encore. Ce sont des joies que je connaîtrai peut-être un jour.

Avec du recul, n’était-ce pas trop difficile d’être entre Khaled et Rachid Taha, pendant « 1,2,3 Soleils » ?

Au contraire, j’étais très à l’aise. J’étais entouré des gens que j’aime, j’avais deux grands frères. Je sortais de quatre ans de tournée, après le boom de Tellement je t’aime. Vous savez, à vingt ans, on ne se pose pas de questions. J’étais juste en train de savourer un rêve qui se réalisait.

Des nouvelles de Sarkozy ?

Ça fait sept ans, et on me reparle encore de Nicolas Sarkozy. Je n’ai plus envie de répondre à ces questions. Je trouve ça un peu lourd, voilà.

Vous ferez comment à 80 ans quand on vous appellera encore le Petit Prince du raï  ?

Je n’y pense même pas, à vrai dire. Je ne sais pas si je serai encore là, ou si je continuerai à chanter. Quant au surnom, il était plutôt sympa quand on me l’a attribué, vu que j’étais le dernier de la bande. Aujourd’hui, je ne sais pas s’il me va encore, mais en tout cas, il ne me dérange pas.

Où finit le sourire ultrabright et où commence la grimace ?

Il y a des choses qui me donnent envie de grimacer, l’injustice en premier lieu. Mais je voudrais vraiment que les gens me croient, mon sourire est sincère. J’ai beaucoup de collègues qui trafiquent les leurs. Le mien vient du cœur.

 Antécédents

1996 : Signature de son premier contrat chez Universal Music, à 18 ans

1998 : Intègre le trio « 1,2,3 Soleils », avec Khaled et Rachid Taha

2001 : Naissance de son fils

2010 : Naissance de sa fille

2014 : Prépare un nouvel album, attendu pour la fin de l’année 2014

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