L’opposition demande une intervention royale contre Benkirane

Les leaders de plusieurs partis de l'opposition ont été reçus par des membres du cabinet royal, notamment Fouad Ali El Himma, le 27 mars.

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Abdelilah Benkirane
Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, lors de la session des questions orales à la chambre des représentants, le 13 janvier. Crédit : Rachid Tniouni

Un membre dirigeant de l’Istiqlal nous confirme que les leaders de plusieurs partis de l’opposition ont été reçus vendredi 27 mars au palais royal. Contrairement aux informations relayées par plusieurs médias, le roi ne les a cependant pas reçu. Driss Lachgar (USFP), Mustapha Bakkoury (PAM), Mohamed Abiad (Union constitutionnelle), et Ahmed Toufiq Hjira (Istiqlal, en remplacement de Hamid Chabat, en déplacement en Turquie), ont rencontré des membres du cabinet royal, notamment Fouad Ali El Himma.

Selon notre source, les partis de l’opposition ont sollicité cette rencontre en réaction aux derniers discours et déclarations d’Abdelilah Benkirane, dans lesquels il a invoqué le nom du roi.

Ces dernières semaines, le chef du gouvernement a effectivement évoqué à plusieurs reprises Mohammed VI, notamment le soutien que celui-ci a apporté au gouvernement lors de la crise provoquée par l’Istiqlal en 2013 quand le parti a annoncé son retrait de la coalition au pouvoir. Mais Abdelilah Benkirane est aussi revenu lors d’une interview sur Med Radio sur le soutien royal, qui « a joué un rôle important dans la non-dissolution de notre parti après les attentats du 16 mai 2003 ».

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Les partis de l’opposition estiment que ces références sont inappropriées « alors que les élections approchent », et demandent une intervention royale contre le chef du gouvernement.

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« Chaque parti a le droit de demander à rencontrer le roi »

Du côté du PJD, la démarche est qualifiée de « peu honorable » par Souleymane El Amrani, directeur du département médias et relations publiques du parti. S’il estime que « chaque parti a le droit de demander à rencontrer le roi » et que le PJD « ne voit aucun problème à cela », il ajoute : « Le problème demeure avec les partis de l’opposition. Leur manière de gérer le conflit politique n’est pas honorable. »

Et de conclure, « nous espérons que le comportement des partis de l’opposition s’améliorera. Depuis 2014, ils essaient de bloquer les élections afin qu’elles n’aient pas lieu à la période décidée.»

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