Benkirane: «Je n'ai jamais accusé Mezouar de corruption»

Lors d’une conférence à Rabat le 1er avril, Abdelilah Benkirane a balayé les accusations de corruption que son parti aurait adressé à Salaheddine Mezouar avant qu'il ne rejoigne le gouvernement.

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Le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane en compagnie du ministre des affaires étrangères Salaheddine Mezouar. Crédit : Yassine Toumi

Le 1er avril, Abdelilah Benkirane est intervenu face aux étudiants de l’Ecole de gouvernance et d’économie à Rabat. L’occasion pour lui de revenir sur la période où il entretenait des relations conflictuelle avec l’actuel ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Le chef du gouvernement est passé de manière un peu rapide et hésitante sur certains sujets, comme sa rencontre avec le président égyptien Al Sissi ou encore la normalisation avec Israël.

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Abdelilah Benkirane est par contre revenu sur les accusations de corruption contre Salaheddine Mezouar de 2012, avant qu’il ne rejoigne en 2013 (avec son parti, le RNI) le gouvernement Benkirane II.

Abdelilah Benkirane a ainsi assuré qu’il « n’avait jamais accusé Salaheddine Mezouar de corruption ». « Nous avons eu un différend, et je lui ai répondu dans le cadre de la concurrence politique. Je n’ai jamais dit que le RNI était un parti corrompu », a-t-il encore déclaré.

La prime de la discorde

Pour mémoire, c’est Abdelaziz Aftati, député PJD, qui avait accusé, le 12 juin 2012 à la Chambre des représentants, l’ancien ministre des Finances sous le gouvernement Abbas El Fassi d’avoir perçu 40 000 dirhams de prime mensuelle en plus de son salaire. Mais Benkirane a expliqué mercredi que « ces primes sont chose courante depuis l’indépendance. Je ne les ai jamais critiquées pour en avoir bénéficié moi-même. Ce n’est d’ailleurs même pas lui qui avait signé le document, mais le trésorier général du royaume ». Pourtant, si l’un des documents exclusifs publiés par le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum en juin 2012 était signé par Noureddine Bensouda, le trésorier général du royaume, un deuxième portait bien la signature de Salaheddine Mezouar.

Le chef du gouvernement a poursuivi en évoquant la relation amicale qu’il entretient personnellement avec Salaheddine Mezouar et a rajouté que « sa sympathie pour le RNI n’a jamais cessé ». « Je lui ai adressé des mots durs dans le cadre de la concurrence, mais nous ne sommes pas restés ennemis », concède-t-il. Le chef de gouvernement en est même venu à invoquer un diction marocain, « il n’y a pas d’amour sans passer par l’étape de la haine ».

En parlant de haine, sur YouTube, les vidéos des interventions de Benkirane fustigeant Salaheddine Mezouar figurent en grand nombre. Parmi lesquelles cette compilation dans laquelle on le voit accuser l’actuel ministre des Affaires étrangères « d’avoir eu recours à Ilyas El Omari pour évincer Mustapha Mansouri afin de devenir le secrétaire général du RNI ». Dans un autre extrait, il le qualifie « d’incapable » et lui déclare carrément « qu’il n’a pas les compétences pour devenir un chef de gouvernement ».

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