Pour Ban Ki-moon, «rien ne justifie de maintenir le statu quo» au Sahara

Dans un rapport transmis le 10 avril au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU appelle à «redoubler d'efforts pour négocier une solution politique» au Sahara, quelques semaines après une tournée de son émissaire dans la région.

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Ban Ki-moon a accepté la demande des Palestiniens d'adhérer à la Cour pénale internationale (CPI).
Ban Ki-moon. Crédit: AFP

Dans le rapport réalisé en prévision du renouvellement annuel du mandat de la Minurso (Mission de l’ONU au Sahara), Ban Ki-moon invite le Maroc et le Front Polisario à «dialoguer sérieusement» avec son émissaire personnel Christopher Ross. Celui-ci a effectué en février et mars une tournée qui l’a mené à Rabat, dans les camps de Tindouf, à Alger et à Nouakchott, et qui représentait son premier déplacement dans la région depuis un an.

Le Maroc s’est engagé à soutenir les efforts de médiation de Christopher Ross, auquel Rabat avait un temps retiré sa confiance en 2012 en l’accusant de «partialité». Le Polisario a aussi réaffirmé qu’il était disposé «à coopérer» avec l’ONU.

«Je réitère mon appel aux parties (..) à redoubler d’efforts pour négocier une solution politique mutuellement acceptable, qui permette une auto-détermination pour la population du Sahara occidental», écrit Ban Ki-moon dans ce rapport. Mais il reconnait le «manque de progrès» des discussions.

Rappelons que le Maroc propose une large autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de moins d’un million d’habitants, tandis que le Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d’autodétermination.

«Des risques accrus pour la stabilité et le sécurité de la région

«Il est trop tôt, ajoute M. Ban, pour dire si la nouvelle approche choisie» par M. Ross –qui combine contacts bilatéraux et navettes diplomatiques mais sans négociations directes– «portera ses fruits». «40 ans après le début de ce conflit (..) rien ne justifie de maintenir le statu quo», affirme-t-il.

M. Ban souligne que «la frustration croissante parmi les Sahraouis et l’expansion des réseaux criminels et extrémistes dans la région Sahel-Sahara présentent des risques accrus pour la stabilité et le sécurité de la région». Un règlement au Sahara «diminuerait ces risques».

Le rapport réitère les appels à «améliorer la coopération» en matière de droits de l’homme, notamment en facilitant la visite d’experts de l’ONU sur place. Il salue aussi «les mesures positives prises par le Maroc», en particulier l’adoption d’un nouveau code de justice militaire et l’adhésion au Protocole optionnel de la Convention contre la torture.

Rabat avait critiqué le précédent rapport de Ban Ki-moon en avril 2014, refusant l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme. Le Conseil avait finalement adopté une résolution modérée qui n’instaurait pas de mécanisme de contrôle. La Minurso, dont le mandat arrive à échéance le 30 avril, est actuellement essentiellement chargée de surveiller le cessez-le-feu conclu en 1991.

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