Cinq choses à savoir sur l’entrée en bourse de Total Maroc

Résultats et prévisions de l’entreprise, valorisation de l’action, libéralisation des prix du carburant et structuration du capital : ce qu'il faut savoir sur l’introduction en bourse de Total Maroc.

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Les grandes entreprises s'engagent contre le coronavirus. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

La note d’information du Conseil des valeurs immobilières (CDVM) est tombée le 30 avril dernier : Total Maroc s’introduit en bourse. La souscription aura lieu du 11 au 15 mai. Ce 7 mai, les dirigeants de l’entreprise se sont prêtés au jeu de la conférence de presse, pour justifier leurs choix et convaincre les potentiels actionnaires.

1- Total Maroc, 3ème opérateur au Maroc

Total Maroc, née il y a 90 ans, est l’une des deux filiales marocaines du groupe français Total. L’entreprise appartient à 70 % à Total Outre-mer et 30 % au groupe saoudien Zahid. Total Maroc est actionnaire d’entreprises dans le GPL (Gazber, Ouragaz, Somas…). L’entreprise opère dans quatre activités : vente de carburant, de GPL, de lubrifiants et à l’aviation, à travers les concessions quelle possède actuellement dans des aéroports du sud du pays. Elle se fournit localement (auprès de la Samir) et pour les trois quarts à l’étranger.

Avec 16 % de parts de marché, l’entreprise est le 3ème opérateur du pays avec 278 stations services. L’an dernier, la société a affiché un chiffre d’affaires de 11 milliards de dirhams et 319 millions de résultats nets part du groupe. Les résultats opérationnels ont baissé en 2014 par rapport à l’année précédente mais l’entreprise l’explique par une baisse de sa marge, du fait du cours du baril.

2- Quelles prévisions ?

Lors de la conférence de presse, Arnaud Le Foll, directeur général de Total Maroc, n’a eu de cesse de le répéter : « La croissance économique d’un pays se fait en consommant de l’énergie. L’environnement marocain offre un fort potentiel de croissance ». Ainsi, l’entreprise table sur une croissance des ventes de produits pétroliers au Maroc de 3,2 % sur 2015-2018 et ainsi une croissance de ses propres ventes de 4,1 % en moyenne sur la période, puisqu’elle espère bien capter de nouvelles parts de marché.

L’entreprise promet de beaux dividendes. « Le niveau de rendement prévu, même dans la basse fourchette, est offert par très peu d’entreprises de la bourse de Casablanca », a commenté Idriss Berrada, directeur général d’Attijariwafa Finances Corp., qui gère l’opération.

3- La libéralisation des prix non prise en compte

« Les prévisions des résultats sont très prudentes », a ajouté Idriss Berrada. Les pronostics sont basés sur un prix du baril à 60 dollars (alors qu’il commence à remonter), et ne prennent pas en compte le potentiel que l’entreprise perçoit dans la libéralisation des prix du carburant prévue pour le 1er décembre 2015.

« La libéralisation va apporter de nouvelles opportunités à Total Maroc », a répété Arnaud Le Foll. Pourquoi ? D’après lui, l’entreprise pourra peut-être proposer de nouveaux produits (de nouvelles qualités) vendus plus chers qu’elle ne propose pas pour le moment à cause du prix plafond. Aussi, avec le départ de Shell du Maroc, Total est la seule major encore présente dans le pays et donc, d’après Arnaud Le Foll, la seule à être familière de cette nouvelle structure de prix.

4- Valorisation et répartition des actions

Le prix de l’action est entre 455 et 535 dirhams et la valeur nominale est fixée à 50 dirhams. Entre 4 et 4,7 % des actions sont réservés aux salariés (bénéficiant d’une décote de 20 %), 30 % aux personnes physiques et morales et 65% aux institutionnels. La première cotation aura lieu le 29 mai.

5- Seulement 15 % du capital, peut-être plus ensuite

« Le groupe veut garder la majorité du capital de Total Maroc », a expliqué Arnaud Le Foll, qui a du justifier l’ouverture de « seulement » 15 % du capital. Avec l’entrée en bourse, Total Outre-mer détiendra encore 55 %, alors qu’elle pourrait se contenter de 50,01 % pour garder la mainmise. Mais « s’il y a de gros investissements à fournir, nous n’exclurons pas une augmentation du capital, nous avons une marge », a concédé le directeur général.

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