Les dépenses des annonceurs pour souhaiter leurs vœux au roi dans la presse

A l’occasion de la fête du trône, entreprises privées et publiques déboursent des milliers de dirhams pour rendre publics leurs vœux adressés au roi.

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Mohammed VI lors de la fête du trône en 2004. Crédit : ABDELHAK SENNA / AFP.

Les quotidiens datés du 29 juillet sont remplis de communiqués à la gloire du roi. C’est un exercice auquel se prêtent les entreprises chaque année, à l’occasion de la fête du trône. L’édition de L’Economiste de ce jour compte par exemple 16 communiqués, établis sur 40 pages. Même constat chez Les Inspirations Eco, qui en rassemblent 14. Contre toute attente, Le Matin, n’en compte que deux dans ses 20 pages, mais se rattrape avec son édition spéciale.

Parmi les annonceurs, des entreprises privées, des associations comme le Conseil national de l’ordre des notaires, mais surtout beaucoup d’entreprises et organes publics. On aperçoit entre autres les vœux de la Cnops, l’Ofppt, de l’Onhym, l’Office des changes, ou encore de l’Anrt. Certains de ces annonceurs ont bien sûr publié sur différents supports. Les petites structures ont opté pour un petit encadré en noir et blanc, alors que d’autres s’offrent le communiqué deux tiers de page en couleurs, à l’image de Maroc Export par exemple.

Des pleines pages couleurs dans plusieurs médias

Mais combien d’argent est ainsi déboursé pour rendre public « ses vœux les plus déférents » au roi et à sa famille et « son attachement indéfectible au glorieux trône alaouite » ? Bien sûr, le prix d’une annonce varie en fonction de la taille et de son emplacement. En général, les médias fixent une grille tarifaire, mais qui peut varier en fonction des clients et des contrats. Les journaux accordent par exemple des réductions à leurs meilleurs annonceurs. Mais comme nous l’explique un commercial travaillant à L’Economiste, dans ce quotidien, le prix varie entre 6 000 dirhams (pour un huitième de page) et 36 000 dirhams (pour une pleine page) la publication, qu’il s’agisse d’une publicité ou d’un communiqué. Ce 29 juillet, la plupart des communiqués tenaient sur un quart de page, et trois prenaient les deux tiers d’une page. Ainsi, sans compter les réductions appliquées, l’ensemble des entreprises ont du débourser environ 180 000 dirhams, rien que pour apparaître dans L’Economiste.

En revanche, la fête du trône ne semble pas être l’occasion pour les journaux de rafler des recettes publicitaires supplémentaires. Le nombre d’annonces de ce 29 juillet, est similaire à celui des autres jours.

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  • Les journaux, quotidien ou hébdo qui jouissent d’un certain crédit reçoivent en masse les demandes de publication des voeux que les annonceurs adressent au souverain du pays. Les échotiers de la dernière pluie en profitent pour verser, par dépit, tout le fiel qu’engrangent leurs publications de basse facture.