Putsch avorté en Turquie: les réactions de la classe politique marocaine

PJD, Istiqlal, USFP, Al Adl... La classe politique marocaine n'a pas tardé à réagir à la tentative de putsch militaire qui a secoué la Turquie dans la nuit de vendredi. Florilège.

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Erdogan et Benkirane, en 2013. Crédit: DR

La sanglante tentative de coup d’État en Turquie n’a pas laissé les responsables marocains de marbre. Proche de l’AKP et de ses leaders, le PJD a présenté au président turc, dans un communiqué diffusé samedi 16 juillet, « ses sincères félicitations » pour « l’éclatante victoire » réalisée face à la tentative de coup d’État. Une « réussite incontestable », ajoute le communiqué signé par Abdelilah Benkirane qui a « sauvegardé la démocratie, la liberté et la stabilité ».

Le PJD soulagé

Le PJD ajoute que « le grand peuple turc, à travers toutes ses composantes nationales, a montré un merveilleux exemple d’unité, de responsabilité et d’esprit de sacrifice quand il a désavoué le putsch ». Le parti islamiste salue par l’occasion « le courage des citoyens turcs qui ont obligé les putschistes à capituler. »

La sortie officielle du parti islamiste marocain a poussé plusieurs de ses membres à afficher également leur position face aux événements qui ont secoué le régime d’Ankara. C’est le cas de Aziz Rabbah, ministre de l’Équipement et des transports et membre du Secrétariat du parti : « La nation a triomphé, la Turquie et la démocratie ont triomphé, les putschistes et les séparatistes ne vont jamais parvenir à leurs fins malgré leurs  manigances », a-t-il écrit sur sa page Facebook. « Ceux qui se réjouissaient de ce coup d’État n’inspirent aucune confiance, cherchez leurs traces dans les plis de leurs commentaires dans les sites électroniques et restez sur vos gardes. », tonne-t-il.

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L’Istiqlal condamne…

Autre réaction officielle, celle du parti de l’Istiqlal qui n’a pas tardé à publier un communiqué ce samedi matin, exprimant [sa] grande préoccupation face à ces « bouleversements imprévus et précipités et la situation difficile que traverse la République turque ». Le parti de Hamid Chabat a condamné « sans équivoque » la tentative du putsch qui vise « à porter atteinte au développement démocratique et économique qu’a connu le pays sous le président [Erdoğan] et son parti l’AKP. »

Le communiqué du parti de la balance ajoute que « ce qui a été commis par ce groupe inepte de l’armée turque (…) ne diffère en rien de actes terroristes et subversifs menés par des organisations extrémistes», soulignant que cette tentative « désespérée, dont les visées sont soupçonnables et aléatoires, est un acte téméraire contre contre les institutions élues qui ont gagné la confiance du peuple turc frère. »

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L’Istiqlal apporte ainsi « son soutien absolu au gouvernement élu », précisant que l’armée doit rester établie « dans les casernes », et que son rôle principal est de protéger les frontières du pays contre toute agression extérieure, et « d’assurer la sécurité et la paix du peuple frère turc ».

 

Hassan Tariq, en attendant l’USFP

Même réaction du député Uspéiste Hassan Tariq qui a affiché sa solidarité avec le pouvoir turc, sans pour autant qu’il s’exprime au nom du parti de la rose resté encore muet : « L’homme (Recep Tayyip Erdoğan) est arrivé au pouvoir par les urnes, et seuls les électeurs ont la possibilité de l’évincer ». Tariq considère que la place naturelle de l’armée est dans les casernes et que et les « coups militaires sont inacceptables eu égard à la prééminence du principe démocratique (…) et que le peuple va préserver la légitimité démocratique ».

Le député socialiste qui semble ne pas être en accord avec la manière de gouverner de l’AKP et son hyper zaïm [chef] Erdoğan souligne que malgré les « penchants sultanesques de l’homme » et « le caractère outrancier de sa manière de gouverner », ces éléments ne sont aujourd’hui que « des détails ».

 

Al Adl wal Ihssane : le parallèle égyptien

Dans sa page officielle sur Facebook, Hassan Bennajeh, un des dirigeants d’Al Adl wal Ihssane, a noté que la tentative de coup d’État contre la légitimité en Turquie est « dans ses derniers moments avant son insuccès » ajoutant : « Je souhaite que les vents de la déconvenue s’abattent sur le coup d’État en Égypte, et que certaines mentalités abjectes fassent leur sursaut après avoir salué la tentative de coup d’État contre la démocratie turque. Ces mentalités avait également affiché leur appui pour le coup d’État en Égypte contre les véritables propriétaires de la légitimité populaire. »

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