Majorité gouvernementale: l’USFP, joker des tractations ?

Disposant de 20 sièges, l’USFP est le seul parti de la koutla qui semble encore tergiverser, alors que l’Istiqlal et le PPS ont confirmé leur souhait de faire partie du prochain gouvernement.

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Driss Lachgar © Yassine Toumi / TELQUEL

Alors que le Parti de l’Istiqlal (PI) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) ont déjà affirmé leur volonté de rejoindre le Parti de la justice et du développement (PJD) au gouvernement, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) n’a pas encore tranché. Le premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, s’était contenté, après la première rencontre de concertation avec le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane le 18 octobre, de déclarer que l’USFP va « faciliter la tâche à Benkirane lors de la formation du nouveau gouvernement. »

Le bureau politique du parti de la rose devrait se réunir lundi 7 novembre dans la nuit afin de décider de l’ordre du jour de la prochaine session de la commission administrative du parti, qui se tiendra le 12 novembre et qui rendra officielle la position de l’USFP.

« Rien n’est encore décidé »

Contacté par Telquel.ma, un membre du bureau politique du parti nous confirme, en off, que « rien n’est encore décidé » et que « le processus des négociations est encore long ». Il explique que l’USFP veut que le débat avec le PJD « porte sur le programme économique ». Et d’ajouter : « L’Istiqlal a un nombre important de sièges. Ils veulent participer au gouvernement et cela se comprend ». Notre source rappelle aussi le discours royal, où le souverain a précisé que la formation du prochain cabinet ne doit pas obéir « aux desiderata des partis politiques (…) comme s’il était question de partager un butin électoral. » Et de détailler : « Une discussion de fond sur la vision économique du prochain gouvernement et de son architecture s’impose. »

Cette déclaration rejoint la position de Driss Lachgar qui avait déclaré dans une interview accordée le 5 novembre au quotidien de son parti, Libération, que « toute participation au gouvernement est tributaire de la nature de ses composantes, de son programme et de son architecture ». Et d’ajouter: « Nous avons constaté qu’au moment où nous avons exprimé notre engagement en vue de lui faciliter la tâche, M. Benkirane s’est contenté d’une déclaration vague. Et les jours suivants ont confirmé qu’il visait à entretenir la confusion à propos de l’USFP » avait-il fustigé.

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Avec cette posture, l’USFP se positionne comme ultime joker des concertations en cours. Disposant de 20 sièges parlementaires, le parti de la rose a en main le destin de la koutla, que le PJD souhaite ressusciter : S’il rejoint Benkirane, à l’image de l’Istiqlal et du PPS, une coalition pourra être formée. La seconde option du chef du gouvernement est de se tourner vers l’alliance du Wifaq Watani (l’entente nationale). Elle rassemble à l’heure actuelle l’Union constitutionnelle (UC), le Mouvement populaire (MP) qui s’y est montré favorable et le Rassemblement national des indépendants (RNI), dirigé par Akhannouch et avec lequel Abdelilah Benkirane a laissé transparaître des divergences ce week-end.

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