Hamid Chabat: «Je ne participerai pas au gouvernement»

Le conseil national extraordinaire du parti de l'Istiqlal, réuni samedi au siège du parti à Rabat, poursuit ses travaux. Fragilisé par la polémique suscitée par ses déclarations sur la Mauritanie, Chabat, qui voit son autorité contestée, maintient la volonté de son parti de participer au gouvernement, mais assure qu'il n'en fera pas partie.

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Credit : Rachid Tniouni

Les travaux du conseil national extraordinaire de l’Istiqlal, convoqué samedi par le secrétaire général du parti Hamid Chabat, au cœur d’une polémique depuis sa sortie sur la Mauritanie, se poursuivent à l’écriture de ces lignes. Plusieurs centaines de membres de ce conseil, véritable Parlement du parti, ont répondu à cette convocation qui se veut une réponse du secrétaire général à ses frondeurs, qui estiment qu’il doit rendre son tablier.

Alors que Hamid Chabat subit de plein fouet la tempête de ses déclarations et ses conséquences jusque dans sa famille politique, il a pris la parole pour s’attaquer aux frondeurs au sein de son instance, représentés, notamment, par les ténors du parti M’hamed Khalifa et Abbas El Fassi, tous deux absents lors de cette rencontre, ainsi qu’une quarantaine de membres.

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« Des coups de téléphones ont été passés pour mobiliser les traîtres contre moi (…) le parti est déterminé à participer au gouvernement », a-t-il annoncé à l’audience. Une pique à peine voilée au RNI, à l’UC et au MP, qui ne souhaitent pas voir le PI au sein de la coalition menée par le PJD. Fait marquant, Abdelouahed El Fassi, que l’on compte parmi les soutiens du camp adverse à Chabat, s’est levé pour rejoindre le chef de file de l’Istiqlal en signe de soutien. Dans la foulée, Hamid Chabat, qui s’affiche d’habitude en syndicaliste inébranlable, a déversé quelques larmes, ce qui a ému ses soutiens qui ont entonné en cœur ce slogan : « Le Maroc est une terre libre, le tahakoum n’y a pas de place. »

Credit : Rachid Tniouni
Credit : Rachid Tniouni

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Cette mise en scène ne cache pas pour autant la position fragile du leader istiqlalien, qui concède en filigrane, et à quelques mois du congrès du parti prévu au printemps, son retrait du devant de la scène. « Je ne participerai pas au gouvernement pour ne pas donner une chance aux adversaires du parti », a-t-il martelé. « J’ai présenté hier ma démission, mais les frères ont insisté pour que je reste », a-t-il déclaré, ajoutant que c’est une commission de dirigeants qui va accompagner le comité préparatoire du Congrès va élire le prochain leader du parti.

Autre manœuvre du patron du PI: la proposition d’une commission de négociation composée des hommes forts du parti, et proches du SG, Hamdi Ould Rachid, Bouamar Taghouane et Mohamed Soussi. Sa mission : négocier la participation du parti dans la coalition gouvernementale. « L’Istiqlal est déterminé à participer (…) Nous allons soutenir le Chef du gouvernement dans tous les cas », a-t-il encore expliqué. Une manière de pousser Benkirane à ne pas abandonner la carte istiqlalienne, lui qui a demandé un « délai de réflexion » à Aziz Akhannouch pour trancher la mise à l’écart (ou pas) du PI. D’ailleurs, en parallèle au Conseil national du parti, le PJD tient la réunion hebdomadaire du secrétariat général. Présidée par Benkirane, elle devrait aborder les derniers développements dans la maison istiqlalienne.

Le conseil national extraordinaire de l’Istiqlal aura la mission d’aborder deux propositions avancées par la commission de Chabat, mais également un dernier point remis en jeu par le patron de la balance : la participation au gouvernement. Il s’agit également de prendre des décisions concernant les frondeurs. Une manière pour Chabat de montrer, en interne mais aussi à l’extérieur du parti, qu’il compte encore des soutiens. Réussira-t-il à imposer ses vues et à écarter ses adversaires, ou bien va-t-il, au contraire, sortir par la petite porte ? Réponse dans quelques heures.

Credit : Rachid Tniouni
Credit : Rachid Tniouni
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