Abdellatif Ouahbi: "Chabat est grillé politiquement"

Selon le chef du groupe PAM à la première chambre, les positions politiques "versatiles et fluctuantes" de Chabat ne peuvent qu’engendrer l'affaiblissement du prochain cabinet, qui a besoin de vues "fixes et déterminées".

Par

Le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi.

Abdellatif Ouahbi, chef du groupe du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la chambre des représentants, a déclaré lors d’un séminaire organisé par le site Hespress que la décision d’Aziz Akhenouch, président du Rassemblement national des indépendants, d’exclure toute alliance avec l’Istiqlal pour former le prochain gouvernement était » justifiée« . Pour lui, ce refus est fondé sur le constat que « Chabat a des prises de position fluctuantes« . Il lui reproche en particulier « ses propos contre Benkirane dans le passé et son manque d’engagement avec ses alliés ». C’est pourquoi, déclare Ouahbi, le RNI rejette une alliance avec l’Istiqlal « qui ne pourrait traduire que l’affaiblissement du prochain gouvernement. »

Le député du PAM, qui intervenait le 2 janvier, a rappelé que Hamid Chabat, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, a déjà accusé publiquement le Chef du gouvernement d’être « proche de Daesh ». Et d’ajouter : « Chabat était dans l’opposition quand il a revendiqué la Mauritanie comme partie intégrante du territoire marocain. Je doute fort que la Mauritanie voie d’un bon œil le fait qu’une personne qui a proféré des menaces contre son intégrité territoriale fasse partie du prochain gouvernement. » Et d’ajouter : « ses opinions et la versatilité de ses vues rendent difficile toute négociation avec lui ».

Évoquant les tractations en vue de la formation du prochain gouvernement, Ouahbi estime que l’enjeu principal n’est pas la participation ou non de l’Istiqlal, et que le blocage observé actuellement a pour but de « faire monter les enchères et accaparer le pouvoir décisionnel et l’autorité politique« . Selon lui, le gouvernement sera « probablement formé dans un mois ». Et de conclure: « nous n’avons pas le choix, et la tenue de nouvelles élections est improbable. En plus, elles n’y changeront rien. Si nous voulons qu’une alliance effective se traduise dans les faits, il faut que Benkirane prenne une décision rapide ou qu’il rendre les clés ».

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer