Les établissements d’enseignement privé montent au front pour dénoncer « les mauvaises conditions » dans lequel ils évoluent. « Nous assistons à la dégradation de la situation de l’enseignement privé et c’est intenable« , fulmine Abdelhadi Zouiten, président de la ligue de l’enseignement privé, regroupant 300 écoles privées.
Ils s’estiment lésés par la campagne de recrutement sous contrat à durée déterminée lancée par le ministère de l’Éducation nationale en novembre 2016. « Le ministère a pris cette décision sans prendre en considération nos besoins. Plus de 2 000 enseignants ont ainsi déserté nos écoles pour travailler avec le public. Sachant que ces enseignants sont sous contrats avec des établissements privés, c’est donc illégal« , poursuit-il.
Face à ces critiques, le ministère de Rachid Belmokhtar est catégorique. « Ces personnes ont été embauchées selon la loi. Nous avons exigé une déclaration sur l’honneur attestant qu’ils n’étaient pas sous contrat avec d’autres entreprises« , nous explique une source au sein du ministère de l’Éducation nationale. « Si les établissements privés s’estiment lésés, ils devraient poursuivre les enseignants en questions« , poursuit notre source.
Les établissements privés s’estiment « handicapés » par l’arrêté ministériel 0001-15 du 4 février 2015 qui interdit aux enseignants du secteur public de faire des heures supplémentaires dans le privé. Entré en vigueur dès la fin de l’année scolaire 2016-2017, cet arrêté est jugé « injuste » par Abdelhadi Zouiten. « Le ministère veut nous prendre les enseignants du privé et du public. Comment va-t-on gérer le manque d’effectif? » s’interroge le président de la ligue de l’enseignement privé.
Par ailleurs, le régime fiscal auquel sont soumis les établissements privés constitue un autre point de discorde. « Nous ne demandons pas une exonération fiscale complète, mais il faut prendre en considération le caractère particulier des écoles privées« , poursuit le président de la ligue de l’enseignement privé. « Nous ne sommes pas des entreprises comme les autres, pourtant plusieurs écoles subissent des redressements fiscaux astronomiques« , dénonce-t-il. Sur ce point, le ministère de l’Éducation nationale explique ne pas être concerné.
La ligue appelle à une grève générale du secteur le 14 mars, mais demande avant tout l’ouverture d’un dialogue avec le département de Rachid Belmokhtar, mais aussi le ministère des Finances afin de régler ces contentieux. « Nous avons toujours été ouverts, et en continuel dialogue avec les établissements privés », soutient une source au ministère de l’Éducation nationale.
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