Enquête: les Marocains sont frileux face à l'intégration régionale africaine

Une enquête montre qu'un Marocain sur trois considère que l'Union africaine "ne fait rien" pour aider le royaume. Publiée par l'Afrobaromètre, cette étude revient sur la perception que les citoyens ont de l'intégration régionale en Afrique.

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Le Maroc vient d’intégrer l’Union africaine (UA) sous les applaudissements de la communauté internationale, mais selon une étude publiée le 27 mars par Afrobaromètre, un institut notamment financé par l’USAID et la Banque mondiale, les Marocains ne sont pas si enthousiastes à l’idée d’intégrer l’instance panafricaine.

L’enquête, réalisée auprès de 1.200 adultes marocains en novembre 2015, plus d’un an avant l’intégration du Maroc à l’UA, montre qu’une minorité de Marocains considère l’UA et l’Union du Maghreb Arabe (UMA) utiles à leur pays. Près d’un citoyen sur trois affirme que les deux organisations « ne font rien » pour aider le Maroc, tandis que quatre sur dix disent qu’ils ne « savent pas« . Pour 15% des Marocains, l’UA aide tout de même « un peu« , alors que seulement 3% considèrent que l’organisation aide « beaucoup« .

Alors que l’organisme a aussi sondé les autres pays de la région, les Marocains semblent beaucoup moins sensibles que leurs voisins africains à l’intégration régionale. Par exemple en moyenne, les autres Africains estiment que l’UA est « quelque peu » utile à 38 % (contre 15 % au Maroc).

 

Les Marocains sont aussi frileux à l’idée de déléguer leur souveraineté. Un Marocain sur cinq seulement est « d’accord » ou « tout à fait d’accord » pour que les gouvernements interviennent pour prévenir les violations dans les autres pays. Ce niveau de soutien à l’intervention régionale est bien plus bas que dans les pays d’Afrique du Nord (25 %) et à travers les 36 pays africains sondés (34 %). Deux tiers (67 %) des Marocains affirment alors que la souveraineté nationale est plus importante que la protection d’élections libres et transparentes et des droits de l’Homme.

Des frontières fermées

Le constat de près de la moitié des Marocains est sans appel: il est « difficile« , voire  » très difficile « , de traverser les frontières internationales. 29% affirment alors n’avoir jamais essayé de le faire. Pourtant, seulement 40% des Marocains affirment penser que les Nord-Africains devraient pouvoir « franchir librement les frontières internationales pour travailler ou pour faire du commerce dans d’autres pays« .

Un accueil réservé

Selon l’étude, les Marocains éprouvent plus de réticence à entrer en contact avec d’autres peuples. Quand il s’agit de savoir s’ils veulent accueillir des voisins « d’une autre religion, d’un autre groupe ethnique, ou d’une autre nationalité« , ils sont ainsi dans le top 4 des pays qui rejettent ces trois catégories.

 

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