Le Premier secrétaire du parti de la Rose, Driss Lachgar, est chahuté en interne par les membres de son bureau politique. Le 14 avril dernier Abdelouahab Belfkih a présidé une réunion du secrétariat régional de l’USFP à Guelmim, en présence de plusieurs autres dirigeants du parti de la rose. Une réunion qui intervient une semaine après le mémorandum signé par 10 membres du bureau politique du parti appelant à “la reddition des comptes“.
“Presque tous les signataires du mémorandum étaient présents à la réunion de Guelmim, dont Hassna Abouzaid, Ouafaa Hajji, ou encore Soufiane Khayrate“, nous confie un ancien parlementaire de l’USFP. Un rassemblement qui a fortement déplu au Premier secrétaire de la formation socialiste. “J’ai adressé une note d’information au ministère de l’Intérieur pour l’informer de l’illégalité de cette réunion“, nous déclare Driss Lachgar, qui assure néanmoins ne pas avoir appelé à interdire ce rassemblement.
Driss Lachgar estime que le secrétariat régional de l’USFP à Guelmim est dans l’illégalité pour deux raisons. “La première, c’est que les statuts du parti interdisent à Belfkih de cumuler son poste de membre du bureau politique et celui de secrétaire régional. La deuxième, c’est que le mandat du secrétariat régional de Guelmim a expiré, car il n’a pas été renouvelé depuis 2006“, explique le patron du parti à la rose.
Des arguments que ne partagent pas ses adversaires. “Ce que Lachgar ne dit pas, c’est que plusieurs autres secrétariats régionaux du parti ont également expiré, et ce bien avant celui de Guelmim“, confie un membre de l’USFP sous couvert d’anonymat.
“Lachgar est fini politiquement. Ce sont les mêmes personnes qui l’ont soutenu lors du 9e congrès du parti et l’ont ensuite encouragé dans la purge qu’il a réalisée au sein de la formation qui sont aujourd’hui en train de le lâcher”, poursuit notre source. Faut-il voir pour autant en Belfkih un éventuel successeur de Lachgar à la tête du parti ? “C’est une initiative collective. Belfkih est sans doute l’élément le plus faible du groupe. Ils ont choisi de faire cette réunion à Guelmim, car cette région est considérée comme une zone libérée des pro-Lachgar“, explique encore notre interlocuteur anonyme.
Droit dans ses bottes, Driss Lachgar estime que la majorité du parti continue de le soutenir. “Pourquoi parlez-vous des 10 signataires du mémorandum et pas des 22 autres membres du bureau politique qui continuent de respecter les décisions du parti ?“, rétorque-t-il. À quelques mois du congrès national, la bataille pour la succession de Driss Lachgar à la tête de l’USFP est bel et bien lancée.
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