La zone euro rattrape les USA confirme l'OCDE

Les rythmes de croissance des grandes économies se synchronisent à un degré qui n'avait pas été vu depuis longtemps, une tendance illustrée par le rattrapage de la zone euro vis-à-vis des Etats-Unis, constate l'OCDE dans ses prévisions économiques mondiales actualisées publiées mercredi, et citées par l'agence Reuters.

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L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) table sur une croissance globale de 3,5% en 2017 et relève marginalement (+0,1 point) ses anticipations pour 2018 à 3,7%, un point plus haut depuis 2011. « Il y a un élan à court terme, il s’élargit et un des moyens de le mesurer est de regarder le monde pour voir que personne n’est en récession pour la première fois depuis 2008, a déclaré Catherine Mann, chef économiste de l’OCDE. « Nous savons qu’une reprise synchronisée constitue un signal important pour les investisseurs », a-t-elle dit à Reuters.

Par rapport à ses prévisions de juin, l’OCDE relève de 0,3 point son pronostic de croissance pour la zone euro cette année à 2,1%, soit le même niveau que les Etats-Unis, pour lesquels elle ne change rien. Ce rattrapage est due en bonne partie à la France (+0,4 point à 1,7%), à l’Italie (+0,4 point à 1,4%) et dans une moindre mesure à l’Allemagne (+0,2 point à 2,2%).

L’OCDE ne croit pas que la hausse de 13% de l’euro par rapport au dollar depuis le début de l’année soit suffisante pour faire dérailler ce regain de croissance de la zone euro tiré par les exportations, qui répondent à une demande globale solide.

La Grande-Bretagne fait tache dans ce tableau positif et se retrouve en queue de peloton des pays industrialisés en termes de perspectives de croissance (1,6% en 2017 et 1,0% en 2018, sans changement par rapport à juin), avec une économie en pleine incertitude sur le déroulement et les conséquences du Brexit. En matière de politique monétaire, l’OCDE estime que la Réserve fédérale américaine doit s’en tenir à son ambition avouée de relever progressivement ses taux et de commencer prochainement à réduire son bilan.

De même, elle pense que la Banque centrale européenne doit continuer de diminuer ses achats d’actifs avant de renoncer à des taux négatifs. Pour l’organisation, les autorités monétaires sont confrontées à un exercice délicat, trouver un équilibre entre le soutien à l’économie et la gestion des risques que leur politique constitue pour la stabilité financière, le maintien de taux d’intérêt très bas sur une longue période ayant créé des distorsions qui seront difficiles à résorber sur les marchés.

Dans ce contexte, l’OCDE juge que les banques centrales devront repenser leur stratégie « si les anomalies prolifèrent sur les marchés et leurs objectifs d’inflation sont hors d’atteinte sur une période prolongée« .

Pour les grands pays émergents, les économistes de l’organisation sont un peu plus optimistes pour la Chine, relevant leurs prévisions de croissance de 0,2 point à 6,8% cette année et 6,6% l’an prochain, et beaucoup plus pour la Russie (+0,6 à 2,0% en 2017 et +0,5 point à 2,1% en 2018).

La seule fausse note concerne l’Inde, avec des perspectives de abaissées de 0,6 et 0,5 point, à 6,7% en 2017 et 7,2% en 2018, « pour des facteurs temporaires », du fait de l’impact beaucoup plus fort que prévu à l’origine de l’introduction de la nouvelle taxe sur les biens et services dans le pays.

 Reuters (Leigh Thomas, avec Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)

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