Partant du projet de loi de finances (PLF) 2018, le taux de croissance devrait atteindre 3,2% avec un maintien de la dynamique de la valeur ajoutée non agricole qui devrait s’établir à 3,6% en 2018. Dans une lettre de cadrage, le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani a indiqué que ces prévisions viennent confirmer l’accélération de la cadence des réformes structurelles et la mise en œuvre des stratégies sectorielles ayant abouti à un changement profond de la structure économique nationale. Il insiste également sur le fait de contenir le déficit budgétaire et d’alléger l’endettement, au seuil de 3% et 60%, respectivement.
Pour sa part, le Haut-commissariat au Plan (HCP) table sur un taux de croissance de 2,9% en 2018. Les hypothèses retenues se basent sur la réalisation d’une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2017/2018 et qu’une reconduction de la politique budgétaire en matière de fiscalité des dépenses d’investissement et de fonctionnement, en 2018. Ajoutant que l’inflation serait de 1,6% avec une rigidité du déficit commercial se situant à 18,9% en 2018. Selon la même source, la valeur ajoutée agricole devrait se replier de 1,1% en 2018 contre 15,1% avec une légère reprise du rythme de croissance des activités non agricoles, passant de 2,5% en 2017 à 2,9% en 2018.
Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM), le taux de progression du PIB devrait atteindre 3,1% en 2018. Sur un trend haussier, les activités non agricoles passeraient de 2,9% à 3,5% entre 2017 et 2018. En revanche, la valeur ajoutée du secteur primaire pourrait diminuer d’un 1 point en 2018 par rapport à l’année en cours, sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne. Parlant finances publiques, une amélioration de la situation du déficit budgétaire est attendue à 3,2% en 2018.
Par ailleurs, dans sa dernière note sur la conjoncture, le Centre marocain de conjoncture (CMC) prédit une baisse du taux de progression du PIB jugeant la consolidation de la croissance en 2017 « fragile ». Les activités primaires devraient connaître un recul important qui ne sera vraisemblablement pas compensé par une dynamique industrielle. Relevant également sur son dernier numéro d’Info, « le processus de convergence à terme vers un régime de croissance suffisamment régulier et auto-entretenu s’en trouve fortement contrarié », ce qui dénote de la nature contrastée des aspects sectoriels entre les activités productives. Le taux de croissance prédit ne dépasserait pas 3,7% en termes réels.
Écarts de points entre les prévisions de croissance pour l’année 2018
Institutions | Taux de croissance du PIB |
Ministère des Finances et de l’Economie | 3,2% |
Haut-commissariat au Plan | 2,9% |
Centre Marocain de Conjoncture | 3,7% |
Bank-Al-Maghrib | 3,1% |
Banque Mondiale | 3,1% |
Fonds Monétaire International | 3%[/encadre] Pour ce qui est des perspectives à court terme de la Banque mondiale (BM), celle-ci indique que la croissance devrait ralentir en 2018, pour se situer à 3,1 %. Selon l’institution, la croissance du secteur non agricole estimée à environ 3 % ne suffira pas à augmenter sensiblement le taux de croissance économique. Elle ajoute que les perspectives économiques pour la zone euro sont peu optimistes et le risque de dégradation de la situation géopolitique dans la région pourraient ralentir l’activité économique. A noter que le Fonds monétaire international (FMI), dans son dernier rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, a lui aussi revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie du pays, tablant sur un taux de 3 % en 2018. Force est de constater que les chiffres publiés par les institutions nationales et internationales ne connaissent pas un important écart. Il est clair que chaque organisme spécialisé détient sa propre analyse et divers outils de prévisions pouvant aboutir à des résultats complètement différents. Habituellement, les indicateurs de l’économie marocaine font l’objet de spéculations. Les prévisions peuvent être déterminées par des considérations d’ordre idéologique ou politique. Toutefois, la tendance à la convergence des projections peut s’expliquer principalement par une confluence des hypothèses retenues et par une meilleure visibilité de la politique économique du pays. |
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