Maroc: la mortalité infantile en baisse, malgré d’importantes disparités sociales (UNICEF)

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a publié, en fin de semaine, un rapport sur la mortalité infantile dans le monde. Le document constate notamment qu’au Maroc, cet indicateur a constamment baissé au cours des 25 dernières années, même si d’importantes disparités sociales subsistent. Les détails.

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(crédit photo : UNICEF/UN0135350/Selaam)

En 1990, 80 enfants sur 1.000 mouraient avant d’atteindre l’âge de 5 ans. En 2016, ils étaient 27 pour 1.000, soit une baisse moyenne de 4,1% par an pendant vingt-six années.

Cette statistique, extraite de la dernière étude menée par le Groupe inter-agences des Nations-Unies sur la mortalité infantile (UNICEF, OMS, Banque mondiale, ONUDAES), révèle une forte tendance baissière des différents indices concernant le royaume.

En effet, les ratios des nouveaux-nés décédés avant 28 jours et avant leur premier anniversaire ont, au cours de la période, respectivement chuté de 36 à 18 pour 1.000 et de 63 à 23 pour 1.000.

Le graphique ci-dessous rend compte de ces chiffres en valeur absolue – en y incorporant le taux de mortalité des 5-14 ans, évalué pour la toute première fois par les agences précitées :

Le rapport onusien suggère toutefois que les résultats observés ne sont pas homogènes suivant les milieux sociaux.

Par exemple, les 20% de Marocains les plus riches ont un accès aux traitements contre la diarrhée (cause de 8% des décès) près de deux fois supérieur aux 20% les plus pauvres.

Concernant la pneumonie, maladie infectieuse la plus mortelle (16% des cas), la proportion des nourrissons soignés atteint 70%. 99% des bébés marocains sont par ailleurs vaccinés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (DTP) et la rougeole, avant même d’avoir soufflé leur première bougie.

7 000 nouveaux-nés meurent chaque jour

Au niveau mondial, 50 millions d’enfants ont été épargnés en un quart de siècle. La mortalité chez les moins de 5 ans a enregistré un net recul entre 1990 et 2016, tombant de 93 pour 1.000 à 41 pour 1.000. Sous l’action conjuguée des gouvernements et des organismes de développement, les progrès se sont surtout faits sentir depuis le début du troisième millénaire : -4% en moyenne chaque année, contre -1,9% sur l’ensemble de la décennie 1990.

À l’échelle planétaire, la répartition est également loin d’avoir été la même pour tous : l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne concentrent respectivement 39% et 38% des trépas prématurés. Cinq pays – l’Inde, le Pakistan, le Nigéria, la République démocratique du Congo et l’Éthiopie – en sont, à eux seuls, responsables de la moitié.

Il est inconcevable qu’en 2017, la grossesse et la naissance soient toujours une cause de décès pour les femmes, et que 7 000 nouveaux-nés meurent chaque jour”, a commenté Tim Evans, le directeur de la Santé, de la nutrition et de la population à la Banque mondiale.

Soulignant que la plupart de ces morts peuvent facilement être évitées, l’UNICEF et ses partenaires préconisent un accès plus large à des professionnels de santé et sage-femmes qualifiés, tout en encourageant la vaccination, l’allaitement maternel, la diffusion de médicaments, ainsi que l’amélioration des conditions sanitaires.

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