Le tribunal correctionnel de Créteil, en région parisienne, a jugé ce pilote marocain de 51 ans coupable de mise en danger de la vie d’autrui. Mais il lui a infligé une peine beaucoup plus clémente que celle requise par le Parquet, qui réclamait cinq ans d’interdiction de vol et dix mois de prison ferme.
Les faits remontent à août 2010. La navette Casablanca-Paris vient d’atterrir à Orly et se ravitaille avant de repartir. Le pilote est alors prévenu d’une fuite de kérosène, qui émane d’un mini-moteur logé dans la queue de l’avion et qui sert notamment à allumer les deux gros réacteurs sous les ailes de l’aéronef.
Le commandant de bord estime que la fuite est « en train de s’estomper« . Il signale l’incident au service technique de sa compagnie et décide sans attendre d’allumer les deux turbines, à l’aide du petit moteur. Une fois les conseils techniques reçus, il coupe ce mini-réacteur et effectue le vol retour sans incident.
L’allumage des turbines à l’aide d’un moteur qui fuit était « aberrant« , selon une expertise judiciaire. Le parquet de Créteil reprochait au pilote de ne pas avoir choisi une autre méthode d’allumage, alors même qu’il était en train d’embarquer 80 personnes à bord de l’avion. Les réacteurs pouvaient être lancés à l’aide d’un groupe de démarrage au sol, fourni par l’aéroport.
Lors de l’audience, le pilote avait estimé avoir « respecté les consignes » et « traité ce problème », en coupant le mini-réacteur avant de décoller.
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