Pour Omar Hilale, les incursions du Polisario sont un "casus belli"

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, le représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU appelle l'institution onusienne à exiger le retrait immédiat du Polisario de la zone située à l'Est du mur de défense marocain.

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AFP

Annoncée dans le courant de la journée du 1er avril, la lettre du représentant permanent Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale,  adressée au président du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet des récents agissements du Polisario sur le territoire marocain a été envoyée dans la soirée du dimanche à son homologue péruvien, Gustavo Meza-Cuadra.

Dans cette missive, le diplomate affirme que le déplacement de « toute structure civile, militaire, administrative […] constitue un casus belli«  pour le Maroc. Pour rappel, durant ces récentes semaines, le Polisario a procédé au déplacement de son « ministère de la Défense » et de son « parlement » à Bir Lahlou.

Le Conseil de sécurité appelé à faire preuve de sévérité

Pour l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, les récents développements dans la zone située à l’Est du mur de défense marocain menacent « gravement le processus politique onusien que le secrétaire général de l’ONU et son envoyé personnel œuvrent inlassablement à relancer« .

Selon Omar Hilale, les agissements du mouvement séparatiste constituent également une violation « des accords militaires et du cessez-le-feu » mis en place par l’ONU comme l’avait rappelé le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d’une intervention devant les médias ce dimanche.

Faisant référence à la récente crise de Guergarat, le diplomate a également affirmé que « l’inaction de la communauté internationale et sa passivité à l’égard de ces violations ont, malheureusement, été interprétées par les autres parties, comme un encouragement à persister dans leurs défis« .

Pour Omar Hilale, il revient donc au Conseil de sécurité « d’exiger que les autres parties cessent leurs actes attentatoires à la paix, la stabilité et la sécurité régionales » en usant « de son autorité pour imposer le respect du cessez-le-feu et des Accords militaires et enjoindre au Polisario de se retirer immédiatement, inconditionnellement et complètement de la zone à l’Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain« .

Evoquant toujours la situation à la frontière maroco-mauritanienne, le diplomate estime que « le maintien de la présence illégale des éléments armés du Polisario dans la zone tampon de Guergarat constitue une violation flagrante de l’accord militaire N.l « .

Pour le représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, cette présence constitue également « un défi inadmissible au Conseil de Sécurité, à l’ONU et à son secrétaire général, Monsieur Antonio Guterres« .

Incursion à Mahbes

Omar Hilale  confirme également que des éléments du Polisario ont dressé des tentes dans la zone de Mahbes. Il précise que cette nouvelle incursion a eu lieu il y a trois jours, lorsque des éléments armés du mouvement séparatiste se sont introduits dans cette zone « à bord de véhicules militaires » et ont commencé à creuser un fossé et à ériger des constructions à l’aide de sacs de sable.

Dans sa missive, l’ambassadeur marocain signale également que « la zone située à l’Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, a été volontairement aménagée par (le Maroc), en commun accord avec l’ONU, pour être dépourvue de toute présence civile ou militaire, et ce afin de réduire les tensions entre le Maroc et l’Algérie et éviter la reprise des hostilités« . Enfin, le diplomate juge que ces récents développements ont pour but de « modifier le statu quo du Sahara marocain« .

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le Conseil de sécurité n’a toujours pas répondu au courrier qui lui a été adressé par Omar Hilale. L’instance onusienne devrait, dans la prochaine semaine, recevoir le rapport annuel du secrétaire général  sur le Sahara.

Il est toutefois impossible de déterminer à quelle date le sujet sera évoqué au Conseil de sécurité, car le calendrier de l’ONU pour le mois d’avril n’a toujours pas été publié. L’an dernier, le document avait été diffusé le 10 avril. On notera toutefois qu’une copie avancée du rapport pour l’année 2018 a déjà été diffusée.

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