Nacer Chadli et Marouane Fellaini, des Lions devenus Diables

Les deux sauveurs de la Belgique face au Japon le 2 juillet, Marouane Fellaini et Nacer Chadli auraient pu représenter les Lions de l'Atlas. Pour des raisons différentes, leurs destinées respectives avec le Maroc ont coupé court. Flashback.

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Lorsque Roberto Martinez, sélectionneur de la Belgique, décide à la 65e minute de faire entrer Marouane Fellaini et Nacer Chadli sur le terrain du Mondail 2018, alors que les Diables Rouges sont menés 2-0 par le Japon, on fronce les sourcils. Les deux joueurs, auteurs de saisons moyennes avec leurs clubs respectifs – Manchester United et West Bromwich Albion – n’apparaissent pas à première vue comme les solutions miracles pour sauver la Belgique d’une élimination humiliante en huitièmes de finale du Mondial 2018. Surtout lorsqu’ils sont préférés à des Michy Batshuayi, des Mousa Dembélé ou encore des Thorgan Hazard, bien plus décisifs en championnat. Pourtant, une demi-heure et trois buts plus tard, les deux Belgo-marocains sont érigés en héros par la presse belge et leur coach, Roberto Martinez, acclamé pour son coaching gagnant.

Marouane Fellaini, un destin avorté

Avant de s’imposer comme cadre des Diables Rouges en 2007, Marouane Fellaini est régulièrement moqué pour sa faiblesse technique et surtout, son physique disproportionné et « sa touffe de cheveux afro », une coiffure que l’on pensait disparue depuis la retraite de Carlos Valderrama, – ex-gloire du football colombien des années 90.

Né à Etterbeek en 1987, dans l’agglomération bruxelloise, Marouane Fellaini n’est autre que le fils d’Abdelatif Fellaini, ancien gardien de but du Raja Casablanca et du Hassania d’Agadir. Formé au Sporting Charleroi, puis au Standard de Liège, il est appelé en 2004 à effectuer un test dans le but de rejoindre la sélection marocaine des moins de 20 ans.

Un destin avorté, puisqu’il est rapidement recalé par le sélectionneur des lionceaux de l’Atlas, Fathi Jamal. « En 2004, Fellaini avait 18 ans et n’était pas terrible pour prétendre à une place parmi les candidats 21 retenus. Je l’assume toujours et son père était convaincu », a-t-il expliqué au site spécialisé Lionsdelatlas.ma. La suite, on la connaît : un championnat remporté avec le Standard de Liège, un transfert record à Everton puis une consécration à Manchester United. Sans compter les 84 sélections avec l’équipe nationale belge et ses participations au Mondial 2014 et à l’Euro 2016.

Nacer Chadli, si près si loin

Nacer Chadli, lui, s’était encore plus rapproché des Lions de l’Atlas que Marouane Fellaini. En novembre 2010, le Belge Eric Gerets, fraîchement nommé à la tête de la sélection marocaine, le convoque pour son premier match face à l’Irlande du Nord. Nacer Chadli est titulaire, et dispute même 90 minutes de qualité.

Alors que les Marocains semblent tenir leur prochaine superstar, il sème le doute sur son avenir en se déclarant « indécis » au micro de la chaîne RTL, attendant toujours un appel de la part de l’Union belge des sociétés de football association (la fédération belge de football). Une semaine plus tard, il annonce son choix de représenter le plat pays, et est gratifié d’une sélection avec les Diables, en mars 2011.

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