L’or bleu est au centre des préoccupations du Palais royal. Lors d’une réunion présidée par le roi le 29 juillet à Al Hoceima et en présence du chef du gouvernement et de différents ministres, dont la secrétaire d’Etat chargée de l’eau, la question a longuement été abordée.
À l’occasion de cette rencontre, qui s’est tenue le même jour que le discours de la Fête du trône, Mohammed VI a appelé à l’accélération du programme d’urgence de l’eau à l’horizon 2025 qui vise à lutter contre la pénurie et l’inaccessibilité à l’eau. Cette stratégie est censée faire office de «remède aux problématiques de gestion des ressources en eau, au cours des trente prochaines années», affirmait le roi dans son discours du 29 juillet.
C’est donc dans le but «d’accélérer l’apport de solutions pour le manque d’eau potable et le manque d’irrigation dans certaines régions qui ont connu des perturbations suite à plusieurs années de sécheresse» que le roi a délivré ses instructions, nous déclare Charafat Afilal, la secrétaire d’Etat chargée de l’eau.
Si aucune date précise concernant la soumission du projet final au roi n’a pour le moment été avancée, Charafat Afilal indique que le plan d’urgence est «actuellement finalisé à 95%» et que quelques «détails devront être réglés afin de pouvoir le présenter à Sa Majesté».
Plus de barrages
Lors de la réunion du 29 juillet, le souverain a également ordonné «l’accélération de l’investissement dans les infrastructures hydrauliques notamment, les grands, moyens et petits barrages». Objectif: «Augmenter la capacité de stockage et de mobilisation de l’eau», pour en assurer l’alimentation «lors des années sèches», précise la secrétaire d’Etat.
Cette dynamisation des investissements relatifs aux barrages se matérialisera par le lancement de deux appels d’offres destinées à deux structures hydrauliques. Il s’agit du barrage Boulaouane au niveau de Chichaoua, dont l’appel d’offres aura lieu «dans quelques jours», et de celui d’Ait Ziad, dans la région d’El Haouz, dont l’appel d’offres se fera «prochainement», nous informe l’ex-ministre déléguée chargée de l’eau. «Plusieurs autres projets sont dans les tuyaux», précise-t-elle.
Le développement des infrastructures hydrauliques découle du Plan national de l’eau, dont l’horizon de planification a été repoussé à 2050. Ce projet est actuellement «dans une phase d’actualisation». Une étape que Charafat Afilal affirme «suivre personnellement». Ce premier volet, qui consiste en «l’évaluation des ressources et l’actualisation des demandes en eau d’ici 2050», a été «complété» et le ministère va désormais «procéder à une modélisation afin d’identifier les mesures à entreprendre», conclut la secrétaire d’Etat.
Pallier le manque d’eau
Le plan prioritaire pour l’approvisionnement en eau fait suite aux instructions données par le roi Mohammed VI lors d’un conseil des ministres en octobre 2017. Les grandes lignes de ce projet ont ensuite été présentées au monarque le 5 juin dernier. Ce plan s’attaque aux perturbations d’approvisionnement en eau dans certaines zones rurales du pays et prévoit des mesures d’urgence concernant les zones enclavées ne disposant d’aucun accès aux ressources hydriques.
Si les détails du plan n’ont toujours pas été révélés, la secrétaire d’État chargée de l’eau avait toutefois dévoilé, en juin dernier à Médias24, les grandes lignes du programme. Elle indiquait que les premières mesures d’urgence à mettre en place concerneraient «les communes et les localités enclavées et dispersées qui ne disposent pas de ressources d’eau locales».
Il sera notamment question de «dégager des ressources souterraines (creusement de puits…), là où il y a une nappe phréatique (ce qui est rare puisque les localités en souffrance sont principalement situées dans des zones montagneuses)».
Toujours selon Médias24, «quand cet approvisionnement ne sera pas possible, ces zones seront desservies par des camions-citernes, en attendant l’achèvement des grosses adductions qui ramèneront l’eau de barrages éloignés (situés à une centaine de kilomètres environ)».
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