"Gilets jaunes": 101 gardes à vue à Paris, appel à un "Acte 3" le 1er décembre

Les "gilets jaunes" appellent à nouveau à manifester le 1er décembre à Paris sur les Champs-Elysées, où 101 personnes ont été placées en garde à vue après les violences qui ont émaillé le rassemblement de samedi.

Par

Manifestations des gilets jaunes le 24 novembre à Paris. Crédit: AFP

Dimanche, sur leur compte officiel Facebook, les « gilets jaunes » disent vouloir passer à passer à l' »Acte 3″ samedi 1er décembre, à « 14H sur les Champs-Elysées ». Avec pour revendication d' »exiger » d’Emmanuel Macron « 1, plus de pouvoir d’achat, 2, l’annulation des taxes sur les carburants« . « Sinon, En Marche vers la démission de Macron« , est-il écrit.

« Aucune casse et 5 millions de Français dans la rue« , ajoute la page, proposant de mettre en place des « gilets rouges » pour éviter tout débordement. Dimanche vers midi, 18.000 personnes se disaient « participants » à cet événement et 14.000 intéressées.

A titre de comparaison, plus de 36.000 personnes s’étaient déclarées « participants » à l' »Acte 2″ lancé sur Facebook et qui a eu lieu samedi principalement aux Champs-Elysées (l’appel initial concernait la place de la Concorde, mais son accès n’avait pas été autorisé par les autorités). Ce rassemblement, émaillé de violences, a réuni 8.000 personnes selon le ministre de l’Intérieur.

Jets de projectiles, feux de barricades de barrières de chantiers : des manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et des lances à eau. Les heurts ont fait 24 blessés, dont 5 côté forces de l’ordre, 103 personnes ont été interpellées, dont 101 ont été placées en garde à vue, selon la Préfecture de police.

Dimanche matin sur l’avenue, une pelleteuse enlevait l’une des dernières barricades jonchant la chaussée, tandis que plusieurs camions nettoyaient l’avenue, a constaté l’AFP. On pouvait également relever les stigmates d’une journée de violences : parois d’abribus cassées, éclats de projectiles sur des vitrines d’enseignes de marque, ou encore fenêtres brisées de la terrasse couverte d’un grand restaurant.

Dans un autre restaurant, du personnel s’affairait à clouer des panneaux de bois pour remplacer ses vitres, tandis que d’autres nettoyaient ou remettaient en ordre leurs terrasses. A Paris, « les dégâts sont faibles, ils sont matériels, c’est l’essentiel« , avait estimé samedi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Il avait attribué les violences à des « séditieux de l’ultradroite » répondant selon lui à l’appel de Marine Le Pen.

106.301 « gilets jaunes » ont été recensés samedi à 17H00 dans toute la France, contre 282.710 à la même heure lors de la première journée de manifestations le 17 novembre, a dénombré le ministre, évoquant un « fort affaiblissement de la mobilisation ».

En province dimanche, des actions de « gilets jaunes » étaient encore observées sur des ronds-points ou aux abords de centres commerciaux. Une « présence de manifestants » était signalée à plusieurs entrées et sorties de péages d’autoroutes, en Centre-Val-de-Loire, Pays-de-la-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Hauts-de-France, selon le réseau Vinci.

A Calais, deux CRS et un gendarme ont été blessés légèrement et un troisième a été grièvement blessé au visage dans la nuit de samedi à dimanche lors de heurts, avec quelques 350 manifestants près de l’A16 à Calais. Quatre personnes ont été interpellées. En Bretagne, des manifestants appellent sur Facebook à créer des perturbations « sans gêner les automobilistes » et « sans dégradations« , par exemple en mettant des sacs poubelles sur les radars ou en créant des opérations « parking gratuit ».

A l’île de la Réunion, secouée par une flambée de violences en marge du mouvement des « gilets jaunes », le couvre-feu décrété mardi a été levé dimanche par la préfecture, qui souligne « l’évolution favorable » de la situation en dépit d’une douzaine de barrages maintenus.