Il n’y aura pas de référendum d’autodétermination« , a déclaré M. Sanchez à la Chambre des députés en assurant que le Parti socialiste, dont il est le secrétaire général, « n’acceptera jamais ce type de dérive« . Pour qu’un référendum d’autodétermination puisse être organisé, il faudrait que « ceux qui le défendent parviennent à convaincre les 3/5 de cette Chambre pour que l’article 2 de la Constitution espagnole puisse être modifié. Et qu’ensuite les Espagnols et les Espagnoles ratifient cette modification à travers un référendum », a-t-il souligné.
Une telle réforme de la Constitution est impossible car les trois premières forces politiques à la Chambre (socialistes, conservateurs du Parti Populaire et extrême droite de Vox) y sont opposées. Ces déclarations de Pedro Sanchez interviennent au lendemain de sa première rencontre officielle avec le nouveau président régional catalan, l’indépendantiste modéré Pere Aragonès. Ce dernier a annoncé à l’issue de cette rencontre que le dialogue entre Madrid et les séparatistes catalans, destiné à trouver une issue à la crise en Catalogne, reprendrait durant la troisième semaine de septembre.
Les indépendantistes ont pour revendication principale la tenue d’un référendum d’autodétermination dans cette riche région du nord-est de l’Espagne peuplée de 7,8 millions d’habitants. En octobre 2017, le gouvernement régional séparatiste de Carles Puigdemont avait organisé un référendum, malgré l’opposition du gouvernement central et son interdiction par la justice, qui avait été suivi quelques semaines plus tard par une déclaration unilatérale d’indépendance. Le gouvernement espagnol, alors aux mains des conservateurs, avait réagi en destituant le gouvernement régional et en mettant la région sous tutelle.
Cette tentative de sécession a constitué l’une des pires crises politiques vécues par l’Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. Dans un geste de « réconciliation« , le gouvernement de Pedro Sanchez a gracié la semaine dernière les neuf dirigeants indépendantistes qui avaient été condamnés à des peines de 9 à 13 ans de prison pour leur rôle dans cette tentative de sécession.