La 5G au Maroc, c'est pour 2022

Plusieurs opérateurs de la région MENA font part de leur intention d’introduire la 5G en 2019 et ce, dès le lancement des premiers smartphones 5G. C’est ce qu’annonce un rapport de GSMA Intelligence (représentant des intérêts des opérateurs du monde entier), soulignant que la 5G sera lancée au Maroc en 2022.

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Selon le rapport publié par l’association GSMA Intelligence qui regroupe 800 opérateurs téléphoniques dans le monde, le Maroc lancera la 5G en 2022. Dans la région MENA, les Emirats arabes unis, le Qatar et le Bahreïn ouvriront le bal dès 2019, avec un taux de pénétration estimé respectivement à 84%, 83% et 80%. Selon le rapport, les opérateurs de téléphonie mobile des pays arabes du Conseil de coopération du Golf (CCG) « cherchent à devenir des leaders mondiaux dans les déploiements 5G et poursuivent les essais et les premiers lancements commerciaux » en 2019. Le Maroc devrait donc suivre en 2022, suivi, de l’Algérie, la Tunisie et Israël en 2023.

En matière d’adoption du haut débit mobile, le Maroc enregistre un taux de pénétration de 72%, en 10e position parmi les 25 pays de la région MENA examinés par le rapport. « Alors que les pays les plus avancés se concentrent sur la croissance du nombre de connexions 4G et les premiers développements de la 5G, les pays les moins avancés continuent de faire face au défi de la croissance de la pénétration du nombre d’abonnés », constate GSMA Intelligence. Aussi relève-t-on que « l’Afrique du Nord aura un taux moyen de pénétration des abonnés de 70%, tandis que dans les autres pays arabes, le taux de pénétration sera de 48%, y compris dans trois marchés où moins du tiers de la population est abonnée à des services de téléphonie mobile (Comores, Djibouti et Somalie) ».

Les réseaux 4G et 5G coexisteront

« Une grande partie des investissements 5G dans les marchés pionniers de la région se situera probablement entre 2020 et 2025 », estime le rapport notant que le lancement de la 5G ira de pair avec la poursuite du développement de la 4G en parallèle. « La 5G [aura] le double devoir d’absorber une demande croissante et de soutenir les services grand public et d’entreprises qui requièrent des vitesses plus élevées et/ou des latences plus basses, telles que la réalité immersive, la chirurgie à distance et le transport autonome », explique le rapport.

Toujours selon le rapport, améliorer le haut débit mobile sera impératif pour les premiers déploiements 5G dans la région. Pour les applications et les services destinés aux entreprises, ils seront testés puis introduits. « D’un point de vue commercial, la possibilité pour les opérateurs d’améliorer l’expérience des consommateurs via les réseaux 5G (…) dépend en grande partie de l’adéquation des propositions commerciales 5G avec les développements d’applications et de contenus pour la réalité immersive, l’eSport et la technologie numérique améliorée sur site », explique le document.

L’évolution des cadres réglementaires, un impératif 

Le rapport pointe aussi la détermination des opérateurs de la région MENA à vouloir travailler en partenariat avec les ministères et les autres acteurs du secteur privé sur le développement de cette technologie. « Cela s’applique à tous les pays de la région, y compris les pays les moins avancés en numérique, où les gouvernements et les régulateurs devraient considérer la 5G comme un catalyseur d’une croissance économique plus large, de progrès sociétaux et de transformation de l’industrie », précise-t-on. Et d’ajouter : « Cependant, des décisions politiques dans des domaines clés pourraient affecter le degré de réalisation des ambitions de la 5G dans la région MENA ».

Dans ce sens, il est recommandé aux régulateurs de la région de « compléter l’évaluation des besoins en spectre 5G pour leurs marchés et s’engager à fournir aux opérateurs des quantités suffisantes de spectre mobile dans les meilleurs délais ». Concernant l’infrastructure, le rapport de GSMA Intelligence explique que « les réseaux 5G nécessitent davantage de stations de base que leurs prédécesseurs, que la négociation de l’accès à un site ou à un droit de passage devrait être simplifiée et accélérée et ne devrait pas laisser les opérateurs avec des prix de location disproportionnés ». Sur le volet fiscal, « les décideurs devraient envisager de réformer leurs régimes fiscaux en vigueur, en particulier les taxes sectorielles, qui ont des effets de distorsion et sont en place dans certains pays de la région MENA, ainsi que la réduction ou la suppression des taxes spécifiques aux téléphones portables en vue d’améliorer l’accessibilité financière des services, de stimuler l’adoption et l’inclusion numérique, d’encourager l’investissement et d’augmenter les revenus du gouvernement à moyen et long terme ».

Selon le rapport de GSMA Intelligence, entre 2018 et 2020, plus de 50 pays lanceront des services mobiles 5G en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique. Sur certains marchés, le lancement des services commerciaux 5G a eu lieu plus tôt que prévu, notamment aux États-Unis, en Chine, en Corée du Sud, en Australie et dans certains États arabes du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Entre 2019 et 2025, 15 pays de la région MENA prévoient de lancer les services mobiles 5G ; ils représentent plus de la moitié des marchés de la région, note le rapport.