La CGEM mandatée pour réconcilier les membres de la CNT

A l'issue d'une réunion le 5 décembre avec le ministre du Tourisme et le président de la Confédération Nationale du Tourisme, la CGEM a été "mandatée pour fédérer le secteur du tourisme", en proie à des conflits internes. Si la CGEM et la CNT sont optimistes, les autres participants à la réunion se refusent à tout commentaire.

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Tniouni/TelQuel

La guerre intestine qui touche la Confédération Nationale du Tourisme touche-t-elle à sa fin ? Alors que plusieurs fédérations, notamment la Fédération des agents de voyage, celle des transporteurs et l’Association nationale des investisseurs touristiques, avaient été exclues de la confédération au motif qu’elles n’avaient pas réglé leurs cotisations, le problème pourrait bientôt être réglé, selon le président de la CNT, Abdellatif Kabbaj : « On a mis beaucoup d’eau dans notre vin et on a invité les fédérations qui avaient été suspendues à réintégrer la CNT, moyennant une cotisation pour l’année 2018. Dès qu’ils auront payé cette cotisations ils reviendront à la CNT ». Il espère que ce sera chose faite d’ici la fin de l’année.

C’est la CGEM, via son président Salaheddine Mezouar et son vice-président général, Faïçal Mekouar, qui joue le rôle de médiateur, pour « dépasser les divergences actuelles et rassembler l’ensemble des parties », affirme le communiqué. Joint par TelQuel, le président de la CGEM ne souhaite pas faire d’autre commentaire, insistant uniquement sur l’évolution très positive de la situation.

De son côté le président de la CNT affirme avoir donné son accord « pour que la CGEM supervise cette opération, pour qu’on ne revienne pas encore en arrière« . Selon lui « on est d’accord sur tout, tout le monde positive ». Les autres parties prenantes sont-elle aussi enthousiastes ? Joints par TelQuel, Amyn Alami (président du comité des experts de la CNT), et Jalil Benabbes Taarji (président de l’AMIT), n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Mohammed Sajid, ministre du Tourisme, du Transport aérien, de l’Artisanat et de l’Économie sociale, de Lamia Boutaleb, secrétaire d’État au Tourisme, qui ont tous deux pris par à la réunion du 5 décembre, sont quant à eux injoignables. 

Mais selon une source anonyme de Médias24, le tableau est loin d’être devenu idyllique : « les professionnels de la CNT sont dans une situation de blocage total et, selon moi, la question des cotisations impayées est secondaire. Il suffit d’écouter le langage fleuri, pour ne pas dire ordurier, utilisé de part et d’autre, pour comprendre que les deux camps sont arrivés à un point de non-retour », estime la source de nos confrères.

Pas de fusion CNT/CGEM en vue ?

Si la CGEM joue un rôle de conciliateur, « il n’est pas du tout question que la CNT réintègre la CGEM« , affirme Wissal Gharbaoui, secrétaire générale de la CNT. Même son de cloche du côté du président Abdellatif Kabbaj, qui estime que  » nous sommes membre de la CGEM mais en tant que fédération externe. Les anciens qui voulaient absolument réintégrer la CGEM en interne ? Tout cela est dépassé, tout le monde est d’accord pour rester en externe, c’est le principal ». Un vote avait en effet eu lieu lors d’un assemblée générale extraordinaire de la confédération en mai 2018, qui avait aboutit à un vote majoritairement contre l’internalisation de la CNT dans la CGEM. La FNT (ex-CNT) avait quitté la CGEM en 2008, ce qui reste l’un des sujets de discorde entre les différents acteurs du secteur.

Une source anonyme confie cependant à TelQuel que les acteurs du tourisme « s’apprêtent à entamer des négociations sur le fond des choses, c’est-à-dire sur la gouvernance de la CNT ». Que faut-il lire entre les lignes ? Difficile à dire, au vu du silence qui tiennent à garder bon nombre de concernés.