En appel, le parquet requiert la peine de mort “avec exécution” d'un 4e suspect

La peine de mort “avec exécution” effective a été requise le 23 octobre contre les trois Marocains radicalisés qui ont avoué avoir décapité deux touristes scandinaves en décembre 2018 au nom du groupe Etat islamique (EI). Le parquet requiert également la peine de mort pour le quatrième suspect, d'abord condamné à perpétuité.

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Les plaidoiries des avocats de la partie civile avaient démarré le 27 juin, dans la salle 1 de la Chambre criminelle de la Cour d’appel 
de Rabat. Crédit: RACHID TNIOUNI/TELQUEL

Le 23 octobre, le procureur a requis la peine de mort pour le quatrième homme qui avait pris part à l’équipée dans le Haut Atlas, mais avait quitté le trio avant la tuerie. Condamné à la perpétuité en première instance, cet accusé a plusieurs fois démenti toute responsabilité dans les décapitations commises après son départ.

Les avocats de la défense ont pour leur part demandé l’annulation de la peine de mort des principaux accusés, en appelant la justice à mener de nouvelles expertises médicales sur leur santé mentale. Le défenseur du quatrième accusé a souligné que son client ne pouvait être condamné à mort pour un crime auquel il n’avait pas participé. Les plaidoiries de la défense se poursuivront le 30 octobre, avant que la Cour d’appel ne rende son jugement.

Pour les 20 autres prévenus, le procureur a demandé la confirmation des peines de cinq à vingt ans de prison, sanctionnant la “constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes”. Les trois principaux accusés avaient été condamnés en première instance, le 18 juillet, à la peine capitale, qui reste théorique au Maroc du fait d’un moratoire en vigueur depuis 1993.

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Le procureur a notamment souligné le rôle actif du seul étranger du groupe, Kevin Zoller Guervos, un Hispano-Suisse de 25 ans converti à l’islam et installé au Maroc, qui avait écopé de 20 ans de prison en juillet dernier. Ce converti dément toute implication directe dans le double meurtre, comme tous ceux qui n’ont pas participé à la décapitation, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux en même temps qu’un serment d’allégeance à l’EI.

La famille de Maren Ueland, qui s’est constituée partie civile, demande de relever son indemnisation de 2 à 5 millions de dirhams (200 000 à 500 000 euros) en précisant que cette somme serait investie dans une “fondation de lutte contre les idées extrémistes”.

L’avocat des parents de Louisa Vesterager Jespersen a pour sa part réitéré la demande d’indemnité de 10 millions de dirhams (1 million d’euros) qui avait été rejetée en première instance, appelant l’Etat marocain à “engager sa responsabilité au nom de la solidarité sociale, car aucun des accusés n’a les moyens de payer”.

 

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