Lundi 23 décembre, Abdelali Bahmad, plus connu sous le surnom de Bouda Ghassan, a été présenté au procureur après son arrestation, le 20 décembre, pour « outrage au drapeau et atteinte à l’intégrité territoriale« , peut-on lire dans la convocation de comparution, émanant du tribunal de première instance de Khenifra.

La publication de trop

Selon Mohamed Zendour, président de la section Khénifra de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), cette arrestation serait liée à “un message que Bouda avait publié après l’outrage au drapeau lors de la marche du Hirak [à Paris, NDLR], où il disait que l’indignation suscitée aurait pu servir pour d’autres drames sociaux de la vie quotidienne”. La publication en question est aujourd’hui introuvable sur le profil Facebook de Bouda Ghassan.

Contactée par TelQuel, Fatima Sabiry, son avocate, explique avoir obtenu le report de la première audience pour le lundi 30 décembre, afin de “consulter son dossier” et “préparer sa plaidoirie”. “Le Maroc en tant que pays démocratique a ratifié plusieurs pactes internationaux qui protègent la liberté d’expression. C’est déplorable ! ”, réagit pour sa part le président de l’AMDH locale.

Originaire d’Aguelmous, petite ville à une trentaine de kilomètres de Khénifra, Abdelali Bahmad est “un chômeur trentenaire”, d’après Mohamed Zendour. “Ancien militant de gauche au sein de l’Union nationale des étudiants du Maroc, il a été arrêté à plusieurs reprises dans le cadre de son engagement pour les mouvements sociaux, et a également participé à toutes les mobilisations récentes, dont celles d’Al Hoceima et Jerada”, se souvient-il.

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