El Othmani appelle les Marocains à “garder le calme”

Intervenant ce 2 février à Rabat à l’occasion d’une conférence de presse dédiée à l’évolution du coronavirus au Maroc, le chef de gouvernement a joué la carte du rassurement.

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Le chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani et Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé, lors de la conférence de presse dédiée à l'évolution du coronavirus au Maroc, le 2 mars à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

A peine la conférence de presse ouverte, Saad Eddine El Othmani se montre rassurant : “Nous n’allons rien annoncer de bien nouveau ni de grave”, lance-t-il aux journalistes présents dans la salle. Le chef de gouvernement s’est lancé dans un exercice de communication visant à “tranquilliser l’opinion publique”.

Pour lui, “la réussite de l’opération de rapatriement des Marocains de Wuhan démontre la maturité du pays dans le traitement des épidémies”. Durant toute son intervention, El Othmani n’a cessé de rappeler que “pour l’instant, aucun cas n’est à signaler au Maroc”, insistant plusieurs fois sur “les mesures de prévention prises dans les aéroports, ports et postes-frontière terrestres”. Jusqu’au matin du 2 mars, 27 cas suspects ont été détectés, tous dépistés négatifs.

Gare aux fake news

Le chef de l’Exécutif est également revenu sur les annonces de la commission mixte pour la surveillance épidémiologique concernant les mesures potentielles à prendre. Cette commission — composée du ministère de la Santé, de la Gendarmerie royale, des services de la médecine militaire, du ministère de l’Intérieur ou encore de la Protection civile — avait annoncé lundi 2 février au matin la possibilité d’annuler des événements culturels et sportifs en prévention de la propagation du virus.

Il faut s’en remettre à la prévention : le lavage des mains avec du savon, éviter les rassemblements et les endroits mal-aérés, éternuer dans son coude, etc.

Les mesures annoncées ne vont pas forcément entrer en vigueur, nous aviserons en fonction de l’évolution de la situation”, a-t-il précisé, ajoutant qu’“aujourd’hui, rien ne nous pousse à suspendre des lignes aériennes”. Pour le reste, El Othmani a appelé les “citoyens et les médias” à “rester calmes”, à “ne pas tomber dans la paranoïa et la psychose” et à “faire attention aux fake news, particulièrement sur les réseaux sociaux”.

Répondant à une question de TelQuel, Saad Eddine El Othmani a reconnu que l’impact du virus sur l’économie nationale “est bien présent, mais reste limité”, indiquant qu’“aucune estimation n’a été produite jusqu’à présent”.

12 millions de masques et “suffisamment” de kits de dépistage

De son côté, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a estimé que “la réussite du pays est notre réussite collective”. D’après lui, “il ne faut pas lire les chiffres (nombre de morts du virus, ndlr) de façon sélective afin de ne pas attiser la peur”.

Si pour le moment, “il n’y a pas d’antidote ni de vaccin”, il faut s’en remettre à la prévention : le lavage des mains avec du savon, éviter les rassemblements et les endroits mal-aérés, éternuer dans son coude, etc. Interrogé sur l’aptitude du Maroc à affronter le virus, le ministre a répondu que “même dans les pays développés, tous les laboratoires ne peuvent pas faire les dépistages”.

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Au Maroc, les deux laboratoires autorisés par les pouvoirs publics restent l’Institut national de l’hygiène, basé à Rabat, et l’Institut Pasteur. Néanmoins, “tous les Centres hospitaliers universitaires (CHU) sont capables de faire les dépistages, mais aujourd’hui il n’est pas question de les mobiliser”.

D’après les chiffres fournis par Ait Taleb, 671 lits sont consacrés exclusivement aux patients potentiels dans les différents hôpitaux du royaume, qui disposent chacun de cellules de confinement. Interrogé par TelQuel sur le nombre de kits de dépistage dont dispose actuellement le Maroc, le ministre s’est contenté de répondre : “Suffisamment.

D’après la même source, le Maroc est en possession de 12 millions de masques de protection. Ait Taleb en a également profité pour rappeler à l’opinion publique que les masques sont utiles uniquement s’ils sont portés par les malades, tout en précisant que les masques de type FFP2 doivent être portés uniquement par les professionnels de santé.