Les propositions d’Abdou Diop pour faire face au “Coronakrach”

Managing partner chez Mazars Audit & Conseil et ex-président de la commission Afrique de la CGEM, Abdou Diop appelle à des mesures énergiques face au “Coronakrach”.

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Abdou Diop exerce depuis plus de 25 ans des activités de conseil et d’audit au Maroc et sur le continent africain auprès des entreprises d’intérêt public, de bailleurs de fonds internationaux ou de gouvernements. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

TelQuel : Quelles mesures immédiates faut-il prendre pour atténuer les effets de cette crise à venir ?

Abdou Diop : À l’instar de ce qui a été acté en France, il est nécessaire de surseoir les paiements d’impôts dont certaines entreprises doivent s’acquitter. Cela permettrait de parer aux problématiques de trésoriers qui vont fatalement se poser. Une autre mesure qui s’impose est le paiement par l’État des arriérés à l’endroit des entreprises privées.

Enfin, la Banque centrale et les banques commerciales doivent être amenées à être plus flexibles sur les engagements des entreprises. Cela peut se traduire par une autorisation pour des dépassements temporaires des lignes de crédit et de découvert, et des situations de non-respect des échéances pour les PME.

Quelles mesures faudrait-il adopter à moyen terme ?

Il est nécessaire de mettre en place un plan sérieux à direction des secteurs fortement touchés comme le tourisme, l’aérien, la restauration ou encore l’hôtellerie. Des mesures importantes sont à prendre (entretien réalisé avant l’annonce de la création d’un fonds spécial pour la gestion du coronavirus doté de 10 milliards de dirhams, ndlr).

Cela pourrait-il prendre la forme d’une subvention ?

Il est nécessaire de mettre en place des rabais fiscaux sur un certain nombre d’engagements comme l’impôt sur le revenu, les charges sociales et la taxe professionnelle. C’est une mesure qui doit s’imposer à l’ensemble des impôts dus.

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L’État doit contribuer à la pérennité de son tissu économique. Le versement de subventions ponctuelles pourrait être ensuite envisagé dans un second temps. Mais il est surtout nécessaire d’engager des accompagnements en cas de restructuration du personnel au sein de certaines entreprises ou certains secteurs particulièrement impactés par la crise.