Abdelouafi Laftit : "Nous vivons une situation inédite. Soit nous survivons tous ensemble, soit nous faisons naufrage tous ensemble”

Intervenant ce 23 mars devant la commission de l’Intérieur à la première Chambre du Parlement, le ministre a réagi aux rassemblements ayant eu lieu dans certaines villes du Maroc, et a donné quelques éléments de réponses à la problématique des travailleurs journaliers.

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Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

La commission de l’Intérieur des collectivités locales du logement et de la politique de la ville à la Chambre des représentants a adopté, ce lundi 23 mars, à l’unanimité le décret-loi 2.20.292 relatif à la déclaration de l’état d’urgence sanitaire.

Lors de cette réunion, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a répondu aux interrogations des députés concernant les modalités d’application de l’état d’urgence. Il a ainsi annoncé que son département travaillait sur des les attestations de déplacement dérogatoires électroniques.

“Nous avons besoin les uns des autres plus que jamais auparavant, nous vivons une situation inédite. Soit nous survivons tous ensemble, soit nous naufrageons tous ensemble”, a-t-il déclaré.

Réagissant à une question concernant les vidéos de violences policières circulant sur le Net, le ministre a estimé qu’il était “normal qu’après plusieurs rappels à l’ordre, les forces de l’ordre s’énervent”, soutenant que “ça nous arrive même avec nos enfants”. Le ministre est également revenu sur les rassemblements nocturnes ayant eu lieu dans plusieurs villes du royaume dans la nuit du 21 mars. “Nous avons beau essayer de comprendre, il n’y a rien à comprendre. Est-ce l’ignorance ? Je ne pense pas”, s’interroge-t-il.

Distribution de bons alimentaires

Interrogé par Abdellatif Ouahbi, député et secrétaire général du Parti authenticité et modernité, sur le sort des millions de travailleurs journaliers dont l’activité s’est arrêtée en raison du confinement, Laftit a donné quelques éléments de réponses. “J’ai demandé aux gouverneurs des différentes provinces de trouver le moyen de distribuer les aides. Certaines provinces ont opté pour les “bons (alimentaires, ndlr)”. Le ministre a également lancé un appel aux “bienfaiteurs” les exhortant à prendre contact avec les gouverneurs de leurs provinces afin de coordonner l’opération d’aide.

Nous n’avons pas eu le temps de nous préparer à cette pandémie. Le Comité de veille économique est en train de chercher des solutions pour les catégories de la population qui sont le plus dans le besoin”, a-t-il assuré, reconnaissant que “le gouvernement n’est pas en mesure de contrôler les prix” de certains produits dont le coût a explosé ces derniers jours.

Pour Abdelouafi Laftit, “aujourd’hui, il n’y a pas de solution”. Et d’ajouter : “La seule solution envisageable aujourd’hui reste le confinement, nous ne verrons les effets des mesures que nous avons prises que dans deux ou trois semaines.