Coronavirus : les médecins du secteur libéral se mobilisent

Un communiqué conjoint des différentes composantes du secteur médical libéral annonce leur engagement dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, faisant ainsi suite à la précédente annonce du Conseil régional Rabat-Salé-Kénitra de l’Ordre national des médecins.

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Les médecins du secteur libéral déclarent être sur le même front que leurs consœurs et confrères du secteur public et des forces armées royales. Notre ambition commune est d’endiguer ce fléau sous la direction du poste de commandement central”, note le communiqué conjoint de l’Association nationale des cliniques privées, du syndicat national des médecins du secteur libéral, du syndicat national de médecine générale et du collège syndical national des médecins spécialistes privés.

Les médecins du secteur soulignent qu’ils travaillent, en cette période, en étroite collaboration avec leurs confrères et consœurs du secteur public et des Forces armées royales, et mettent à leurs dispositions tous les moyens possibles pour lutter efficacement contre la pandémie. “Les 500 cliniques privées se tiennent à la disposition de l’État par toutes leurs capacités matérielles et humaines. Des lits de réanimation et des structures entières sont dédiés pour soutenir l’effort de toute une nation. Des médecins réanimateurs privés viennent en aide à leurs consœurs et confrères dans les structures publiques”, précise le document, qui fait suite à une précédente annonce de l’Ordre national des médecins.

Le Conseil régional (Rabat-Salé-Kénitra) de l’Ordre avait annoncé, le 26 mars dernier, que quatre cliniques à Rabat seraient mises à disposition de l’État. Dans le même sens, le Conseil régional affirme que de nombreux médecins du secteur privé aux spécialités diverses se sont portés volontaires pour lutter de façon conjointe avec leurs confrères des secteurs publics et militaires contre la pandémie.

Plus de mesures de précaution

Par mesure de sécurité, et par respect des mesures barrière, les cabinets médicaux se sont réorganisés pour assurer la sécurité des malades, des médecins et du personnel paramédical”, lit-on dans le communiqué des composantes du secteur médical libéral. En apportant plus de précisions sur cette réorganisation, Badreddine Dassouli, président du Syndicat des médecins du secteur libéral, nous affirme que de plus en plus de ses confrères optent pour les consultations gratuites en visioconférence avec leurs patients.

Pour réussir le confinement, on évite le déplacement des malades. À titre d’exemple, j’avais un rendez-vous avec un patient qui habite à plus d’une heure de trajet du cabinet, et il lui faudrait emprunter plusieurs moyens de transport pour atteindre mon cabinet. Je lui ai proposé de m’envoyer son dossier via WhatsApp, et je lui ai envoyé une ordonnance”, confie à TelQuel Badreddine Dassouli, qui précise néanmoins que tout dépend de l’évolution du cas du patient. “Si le traitement fait effet, on le poursuit. Sinon, on prévoit une consultation classique dans mon cabinet, dans des conditions de précaution élevées”, insiste-t-il.

D’après le médecin, les patients accèdent un à un à son cabinet pour consultation, en respectant des règles d’hygiènes strictes pour éviter la contagion en cas d’infection. “On donne des rendez-vous précis pour libérer la salle d’attente. On insiste sur le fait d’être à l’heure, et les patients s’adaptent sans soucis car personne ne veut prendre de risques.

Cette nouvelle réorganisation est certes indispensable dans le contexte actuel, mais elle est aussi pénalisante pour les finances des cabinets, qui continuent néanmoins à assurer les salaires de leur personnel. “On est en guerre, en crise, et on doit tous faire des sacrifices. Je suis perdant dans ce cas-là mais je préfère le faire pour éviter au patient de prendre des risques surtout durant cette semaine où la courbe de contamination va continuer de progresser”, estime notre interlocuteur qui rappelle qu’avec le début du printemps et les allergies qui s’en suivent, plusieurs personnes risquent de présenter les mêmes symptômes que les infectés par le coronavirus (toux, maux de gorge, etc.), et qu’il faut faire doublement attention.