Opération grand nettoyage dans les centres urbains

Plusieurs villes marocaines ont décidé de procéder à une désinfection de leurs artères afin d’enrayer la propagation du Covid-19. Une opération dont les résultats restent encore incertains.

Par

Un agent de nettoyage procède à une opération de désinfection de tramway au Terminus de Sidi Maarouf, à Casablanca, pour diminuer les risques de contamination. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Désinfecter les centres urbains pour lutter contre la propagation de l’épidémie de coronavirus. À l’instar de ce qui a été mis en place en Chine d’abord, en Italie ensuite, mais aussi dans d’autres pays, le Maroc a mis en place ces vagues de nettoyage à travers plusieurs opérations menées dans les espaces publics.

20 millions de dirhams déployés à Casablanca

À Casablanca notamment, où la commune urbaine de la capitale économique a décidé d’affecter un budget de 20 millions de dirhams, le 27 mars, à la SDL Casa Baia (ou Casa-Environnement) au titre de l’année 2020. C’est notamment celle-ci, en charge de l’environnement, qui est aux commandes pour mener les actions d’hygiène dans la ville.

Dimanche 29 mars, une vaste opération de désinfection des rues a été lancée dans plusieurs quartiers de Casablanca

C’est ainsi que dimanche 29 mars, une vaste opération de désinfection des rues a été lancée dans plusieurs quartiers. Des camions dotés de désinfectants, mais aussi du personnel équipé ont commencé à sillonner la ville, avec des extincteurs et du matériel adapté pour désinfecter sols, murs et poignées notamment.

Ce sont les lieux les plus fréquentés, comme les gares et routes, qui sont nettoyés. L’opération a d’abord démarré à Ain Sebaâ et sera généralisée dans toute la ville blanche ces prochains jours.

Une efficacité pas avérée

Une opération débutée à Casablanca dès la mi-mars, où le 16, la société de développement avait annoncé “l’exécution d’une opération de stérilisation et de désinfection des établissements publics qui reçoivent les citoyens”. Ainsi, les sièges de la Wilaya et de la Préfecture de police, les annexes administratives, les places publiques, les tribunaux, les gares de transport, les arrondissements, les postes de police puis les transports en commun avaient fait l’objet de nettoyage.

Rabat a alloué une enveloppe de 20 millions de dirhams pour l’acquisition d’équipements de désinfection

Plusieurs villes ont également emboîté le pas à ces mesures qui font office de principe de précaution supplémentaire pour parer à la propagation du virus. Parmi elles, Oujda, Fès ou encore Tanger. D’autant que le ministère de l’Intérieur a fait parvenir aux présidents des Conseils de collectivités territoriales une circulaire. Celle-ci permet la modification des budgets initialement prévus afin de couvrir les dépenses engendrées par la lutte contre le coronavirus, sans accord préalable des conseils.

C’est ainsi que la ville de Rabat a alloué une enveloppe de 20 millions de dirhams pour l’acquisition d’équipements de désinfection. Une mesure annoncée ce mardi 31 mars par le Conseil de la région de Rabat-Salé-Kénitra.

L’efficacité de cette technique n’a pourtant pas encore été avérée. Cité par l’AFP au sujet de la désinfection des rues en Chine, le professeur Zheng Zhijie, de l’École de santé publique de l’université de Pékin, observe que ce nettoyage “n’est peut-être pas nécessaire car il n’y a pas de preuve de son efficacité”. Toutefois, l’universitaire estime que ces actions dans les lieux publics fermés et les moyens de transport sont “importantes”.