Sélection de films du CCM : quatre films à ne surtout pas rater

Suite à l’annonce de la prolongation du confinement, le CCM propose une seconde sélection de 10 films à voir gratuitement. En voici quatre, incontournables.

Par

Extrait de Transes, d'Ahmed El Maanouni.

Après l’annonce de la prolongation du confinement pour encore trois semaines, le Centre cinématographique marocain (CCM) a décidé de proposer une seconde sélection de films, à voir exceptionnellement jusqu’au 10 juin. La première sélection, lancée le 31 mars, avait rencontré un franc succès. “Les 25 films présentés ont été visionnés au Maroc et dans plus de 50 autres pays avec une moyenne de 30.000 spectateurs par film”, explique le CCM dans un communiqué. Cette deuxième fournée compte 10 films qui seront diffusés chacun pendant 48 heures. En voici quatre à ne pas rater.

En attendant Pasolini, Daoud Oulad-Syad, 2007

C’est un film drôle et caustique que met en scène le talentueux réalisateur et photographe Daoud Oulad-Syad. Quarante ans après le passage, très remarqué, de Pier Paolo Pasolini dans la région de Ouarzazate où il a tourné son film Œdipe Roi (1966), l’arrivé d’une production italienne ravive l’idée d’un hypothétique retour du grand cinéaste italien.

à lire aussi

Thami, un réparateur de télévisions et figurant à ses heures perdues (incarné par Mohamed Majd) ayant connu Pasolini alors qu’il n’était qu’un jeune homme, croit dur comme fer en cette “résurrection”… et sur fond des téméraires espérances de Thami,Daoud Oulad-Syad explore aussi le rapport (parfois impitoyable) des productions étrangères à la population locale. C’est d’ailleurs après avoir vu Ouarzazate Movie, un documentaire signé Ali Essafi, que l’idée d’En attendant Pasolini a germé.

À voir jusqu’au 21 mai

 

Tinghir-Jérusalem : les échos du Mellah, Kamal Hachkar, 2013

L’exode des Marocains de confession juive dans les années 1950-60 de Tinghir est au cœur du documentaire de Kamal Hachkar. Pour raconter ce pan de l’histoire de la ville amazighe, le jeune documentariste, lui aussi originaire de Tinghir, entreprend un voyage initiatique où il questionne les anciens de la vallée du Toudra et ceux qui ont décidé de mettre les voiles direction Israël. Au fil des rencontres, Kamal Hachkar remonte le temps, déterre les souvenirs et ranime la nostalgie d’une communauté soudée.

À voir du 24 au 25 mai 

 

Transes, Ahmed El Maanouni, 1981

Al Hal est une impressionnante immersion dans l’univers de Nass El Ghiwane, groupe mythique qui a réussi à transcender les barrières politiques, sociales et culturelles à travers les mots. Ahmed El Maanouni a documenté le quotidien de Larbi Batma, Omar Sayed, Abderhmane Paco, Allal Yaâla et Boujmîa Hagour. Qu’ils soient entre eux ou devant le public, à Casablanca, Carthage ou Paris, le film rend parfaitement compte de la puissance de l’œuvre et de la trajectoire d’un groupe comme il n’y en a plus au Maroc. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le cinéaste américain Martin Scorsese a décidé, à travers The Film Foundation, de restaurer en 2007 ce joyau du cinéma marocain, en collaboration avec la Cinémathèque de Bologne et le laboratoire de restauration italien L’Immagine Ritrovata.

À voir du 30 au 31 mai

En quête de la septième porte, Ali Essafi, 2018

Ali Essafi explore dans ce documentaire les tumultueuses vies d’Ahmed Bouanani, prolifique cinéaste, écrivain et dessinateur ayant subi les foudres de la censure sans pour autant cesser de rendre compte de son temps. Avec des images d’archives et d’autres tournées au crépuscule de la vie de l’artiste dans son fief de réclusion à Ait Oumghar, ce documentaire témoigne avec minutie de l’immensité de l’œuvre d’Ahmed Bouanani, qui commence depuis peu à être dépoussiérée. Un de ses écrits, une anthologie de l’histoire du cinéma au Maroc baptisée La septième porte, sera prochainement édité par les éditions Kulte. À ce propos, le documentariste nous confiait il y a deux ans : “Cet écrit est un véritable trésor qui nous projette dans ce qui a été fait au Maroc en termes de cinéma depuis presque le début du siècle dernier. Dans sa création, Bouanani voyait toujours loin et c’est ce qui nous permet aujourd’hui de perpétuer sa mémoire”.

À voir du 1 au 2 juin