Du préscolaire à l’université, Saaid Amzazi livre quelques détails sur la rentrée

Devant la commission de l’enseignement, le ministre de l’Éducation nationale a défendu les décisions prises par son département pour la rentrée scolaire et livré quelques détails épars sur les processus pédagogiques, du préscolaire à l’université.

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Saaid Amzazi au Parlement. Crédit: MAP

Alors que plusieurs voix appellent au report de la rentrée scolaire, prévue le 7 septembre, le ministre de l’Éducation nationale Saaid Amzazi a réaffirmé, ce 26 août lors d’une réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, qu’un report n’était pas envisageable “compte tenu de l’évolution imprévisible de la situation épidémiologique liée au Covid-19”.

Selon lui, repousser la rentrée aura des répercussions négatives sur les élèves. “Nous avons une possibilité d’adaptation selon la situation dans toutes les régions. Les directeurs provinciaux et les académies sont mobilisés pour tous les scénarios”, a-t-il assuré, notant que les modèles pédagogiques préparés prennent en considération l’évolution de la pandémie.

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Une éventuelle recrudescence de l’épidémie impliquerait la généralisation de l’apprentissage à distance alors qu’une amélioration de la situation devrait se traduire par un retour à l’enseignement en présentiel. La priorité aujourd’hui consiste à garantir une rentrée scolaire, universitaire et professionnelle en temps voulu, tout en impliquant les familles dans la prise de décision. “Une telle démarche ne signifie aucunement un manquement aux responsabilités, mais il s’agit de faire face collectivement à l’épidémie avec un sens des responsabilités, chacun de sa position”, a-t-il indiqué.

Le ministre a rappelé que trois modèles ont été préparés en prévision de la rentrée 2020-2021. Le premier prévoit l’adoption de l’enseignement en présentiel en cas de situation épidémiologique normale, alors que le deuxième concerne l’auto-enseignement en cas d’évolution inquiétante de la pandémie. Le troisième scénario porte sur l’alternance entre les deux premiers modèles. Saaid Amzazi a ainsi qualifié de “sage” la proposition de son département visant à alterner enseignement en présentiel et à distance.

En présentiel ou à distance?

En cas d’adoption de l’enseignement en présentiel, l’étudiant bénéficiera de 15 heures de cours au lieu des 30 habituelles, à condition qu’il poursuive le reste de ses horaires (15 heures) à domicile avec l’encadrement de ses enseignants.

De même, l’enseignement à distance sera dispensé par l’enseignant au sein des établissements scolaires, dont l’enveloppe horaire, qui est de 24 heures chaque semaine, ne subira aucun changement. Amzazi précise qu’à partir de la cinquième année du cycle du primaire, le port du masque est obligatoire pour les élèves, mettant en avant les mesures sanitaires strictes mises en place par le ministère pour le bon déroulement de la rentrée scolaire.

Pour ce qui est de l’examen régional de la première année du baccalauréat, qui a été reporté, le ministre a écarté son annulation, “car elle est de nature à décrédibiliser ce diplôme”.

Pas d’annulation de l’examen régional

Le report de l’examen régional sera, selon le ministre, bénéfique aux élèves, puisqu’ils auront la possibilité d’améliorer leurs connaissances et de développer leurs compétences dans les matières prévues. Et d’ajouter qu’aucune date n’a été fixée pour ces épreuves compte tenu de l’instabilité de la situation épidémiologique du royaume et que les élèves en seraient informés deux ou trois mois à l’avance. À cet effet, une note de cadrage sera publiée vendredi 28 août, afin de clarifier les processus pédagogiques et l’opération de rentrée scolaire.

Quant aux nouveaux bacheliers marocains souhaitant poursuivre leurs études à l’étranger, Amzazi explique que ces étudiants sont inscrits dans près de 40 pays, “ce qui n’est pas évident”, car chaque pays a adopté une approche différente.

Concernant l’enseignement préscolaire, il affirme que l’enseignement à distance demeure l’unique alternative des zones fermées, et ce, malgré les limites et lacunes observées, ajoutant que le nombre des élèves au sein des établissements préscolaires sera limité.

Universités : l’enseignement à distance “préférable”

Au niveau universitaire, Saaid Amzazi a indiqué que dans le cadre de la coordination du ministère avec les universités, la décision liée aux examens relève de l’autorité de ces établissements autonomes, soulignant l’impossibilité du report des examens, notamment pour les étudiants prévoyant de s’inscrire en cycle de master.

Quant aux établissements universitaires à accès limité, les connaissances et les compétences seront évaluées à distance, tandis que dans les établissements à accès ouvert, les connaissances et les compétences seront évaluées en présentiel, tout en augmentant le nombre des centres d’examens et en les rapprochant des étudiants.

En ce qui concerne la formule d’enseignement pour les universités, le ministre a affirmé que l’enseignement à distance restait préférable, notant que le présentiel serait réservé aux petits groupes d’étudiants, de même que pour les travaux pratiques.

La fermeture des cités universitaires ne concerne que les étudiants passant les examens et non les résidents. Des travaux sont actuellement en cours pour assurer la distanciation sociale en passant de quatre à deux étudiants par chambre.

Enfin, pour la formation professionnelle, les examens de fin d’études seront organisés en septembre et octobre prochains pour les branches techniciens, techniciens spécialisés et la formation qualifiante. Amzazi ajoute que les épreuves finales des filières de spécialisation et de qualification se tiendront en novembre, après le déroulement des stages.

(avec MAP)