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Comme un miroir de notre société, cet essai vient faire état de toutes les violences, marquées au fer rouge dans la vie de celles qui sont dans l’ombre.
Au XXIe siècle, au Maroc, et ailleurs, le système patriarcal concorde encore et toujours à la négation du sexe féminin. Et c’est à grand renfort de nombreuses références littéraires marocaines, qu’Osire Glacier, vient asseoir son propos et nous expose de manière à la fois logique, brutale et concrète à quel point l’exploitation sociale, politique, économique et sexuelle a encore de belles heures devant elle.
Sans concession, ni évitement, l’autrice examine comment les thèmes du corps, du féminin et du masculin et du sexuel sont établis et véhiculés par le langage, les médias, la littérature et les textes de loi.
Rien n’est oublié, et le caractère parfois éprouvant de certaines thématiques devient rapidement déterminant.
Osire Glacier, expose les faits et nous accompagne, de façon chirurgicale, dans la compréhension du système d’oppression, faisant état de toutes les violences, et de toutes les pratiques qui dégradent la place des femmes dans la société, au risque parfois de pousser le lectorat non averti, dans ses derniers retranchements.
«Le sexe nié. Féminité, masculinité et sexualité au Maroc»
95 DH
Ou
Nous donnant, enfin, en guise de conclusion, et peut être d’espoir, plusieurs solutions, afin de pouvoir de réfléchir ensemble à comment (re)donner une dignité aux femmes marocaines et d’ailleurs.
Comme une nécessité, en réclamant un monument à la mémoire de toutes les femmes opprimées depuis toujours, victimes de l’oubli, de féminicides, de violences sexistes et sexuelles, du manque d’éducation, de l’effacement et du mépris ; Osire Glacier réussit à faire écho, à l’adage si précieux de Simone de Beauvoir, qui conseillait à toutes et à tous de ne jamais oublier qu’il suffit d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.
Elle rappelle, à juste titre, que ces droits ne sont jamais acquis, et que la vigilance est une responsabilité commune, pour le bien de tou.te.s.
Par Sonia Barinchi
Bibliothécaire – Responsable du fonds littérature adulte et du pôle Femmes – fonds d’excellence à la médiathèque de l’Institut français de Casablanca.