Le Soudan abroge la loi sur le boycott d’Israël

Le conseil des ministres soudanais a approuvé ce 6 avril un projet de loi visant à abroger le boycottage d’Israël en vigueur depuis 63 ans, après la normalisation par le Soudan de ses relations diplomatiques avec l’État hébreu fin 2020.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok. Crédit: AFP

Le conseil des ministres a approuvé un projet de loi abrogeant la loi sur le boycottage d’Israël datant de 1958 pour l’année 2021”, a-t-il indiqué dans un communiqué. Ce texte doit encore être approuvé par la plus haute autorité du pays, le conseil de souveraineté, pour avoir force de loi.

Le conseil des ministres a également réaffirmé “la position ferme du Soudan” en faveur de la solution à deux États avec la création d’un État palestinien aux côtés de celui d’Israël.

La fin d’une loi stricte

La loi de 1958 interdit les échanges commerciaux avec l’État hébreu, avec des personnes de nationalité israélienne ou encore avec des entreprises appartenant à des Israéliens. De même, elle interdit l’importation de produits fabriqués ne serait-ce que partiellement en Israël. Toute personne violant ce boycottage risque jusqu’à dix ans de prison ainsi qu’une lourde amende.

Durant des décennies et plus encore durant les trente ans du règne autoritaire de l’ex-président Omar el-Béchir, chassé du pouvoir en avril 2019, le Soudan a entretenu une ligne dure envers l’État hébreu.

Normalisation en attente

Plusieurs pays arabes dont le Maroc, les Émirats arabes unis ou encore Bahreïn ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, sous l’égide de Washington.

Cherchant à réintégrer le Soudan sur la scène internationale, le gouvernement de transition a également accepté de normaliser les relations diplomatiques avec l’État hébreu en échange notamment d’une levée des sanctions américaines contre Khartoum.

Mais ces “Accords d’Abraham”, signés en janvier par le Soudan et Israël, n’entreront en vigueur qu’après leur ratification par le Parlement soudanais, qui n’a toujours pas été constitué.