Chico : « Je rêve de vivre au Maroc »

Smyet bak ?

Mohamed Bouchikhi.

Smyet mok ?

Mama.

Nimirou d’la carte ?

Je ne le connais pas par cœur, mais j’ai ma carte nationale marocaine, et j’en suis très fier !

Vous vous retournez dans la rue quand on vous appelle Chico ou plutôt Jahloul, votre vrai prénom ?

Franchement, les deux ! Et le plus important, c’est de sentir qu’on vous appelle.

Votre père est originaire de Oujda. Ça vous arrive d’y aller ?

Oui, bien sûr. J’ai encore de la famille là-bas. Et, il y a deux ans, j’ai été directeur artistique du Festival du raï, un très bel évènement, j’étais très heureux d’y participer.

Vous êtes-vous débarrassé du faux « Chico » qui usurpait votre identité ?

Oui, c’est enfin réglé. Il a été condamné par le Tribunal de grande instance de Paris il y a quelques mois. Mais ce qui me fait beaucoup de peine, c’est qu’il a trompé beaucoup de mes fans. A Marrakech, par exemple, il a donné plusieurs concerts en faisant croire au public qu’il s’agissait de moi.

Vous êtes pote avec Khaled ?

Oui, on est toujours copains. J’ai eu la chance de travailler souvent avec lui, c’est vraiment un très grand chanteur.

Vous pourriez venir vous installer au Maroc comme lui ?

Oui, pourquoi pas. Je serais ravi d’avoir un pied-à-terre ici. C’est un peu compliqué pour le moment, mais je ne désespère pas de lever un peu le pied un jour et de le faire.

Vous êtes très proche de Brigitte Bardot. Ça veut dire que vous êtes végétarien ?

Non, pas du tout (rires) ! Mais elle ne m’en veut absolument pas ! Nous sommes amis depuis 1978, elle sait que j’aime énormément la nature et les animaux, surtout les chevaux, pour lesquels j’ai une grande passion.

Comment vous êtes-vous retrouvé envoyé spécial pour la paix de l’Unesco ?

En 1995, j’ai joué devant Yasser Arafat et Shimon Peres pour le deuxième anniversaire du traité de paix d’Oslo. Ce jour-là, j’ai serré la main à des personnes qui, par leur fonction, étaient responsables de l’assassinat de mon frère. Le directeur de l’Unesco de l’époque a été sensible à mon histoire familiale et a décidé de me nommer envoyé spécial pour la paix l’année suivante.

Avez-vous vraiment pardonné à Israël pour l’assassinat de votre frère par le Mossad en 1973 ?

Oui, j’ai réussi à le faire. Vous savez, pardonner nécessite un grand travail sur soi, qui prend énormément de temps. Mais c’est également très important si on veut se reconstruire et aller de l’avant.

La paix, et tout ça, vous y croyez donc vraiment ?

Bien sûr. Je pense que dans la vie, il faut être optimiste et croire vraiment que de belles choses vont arriver à l’avenir. C’est le message que j’essaie de transmettre depuis 17 ans. Je profite de mon bâton de pèlerin en forme de guitare pour promouvoir la paix, la tolérance et le partage partout à travers le monde.

Vous qui êtes algérien par votre mère, êtes-vous aussi optimiste concernant l’avenir des relations Maroc-Algérie ?

Là c’est compliqué, mais oui je pense que les frontières vont finir par être rouvertes un jour au l’autre.

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