Youssef Ksiyer : « Je ne suis ni Gad, ni Dieudo »

Smyet bak ?

Mohamed Ksiyer.

Smyet mok ?

Yamina Orfi.

Nimirou d’la carte ?

@Ksiyer. J’utilise plus souvent mon compte Twitter que ma carte nationale.

Après le Jamel Comedy Club, le Marrakech du Rire et votre one man show Biodégradable, vous faites quoi en ce moment ?

Après avoir testé Biodégradable au Maroc et en France, je me suis dit qu’il était temps de le bonifier et de rafraîchir les textes. Je collabore avec Fatym Layachi sur une nouvelle mise en scène et je vais jouer les 7 et 8 mars prochain à l’Institut français de Casablanca. C’est un spectacle qui peut encore être exploité un bon bout de temps et j’ai envie de conquérir le public avec lui.

Pour vous, un humoriste c’est comme un entrepreneur ?

Oui, et ça n’a rien de péjoratif. L’artiste est un artisan qui doit développer son entreprise et pour cela, il faut conquérir des marchés mais aussi proposer du contenu de qualité. D’ailleurs, beaucoup d’artistes marocains parlent de situation précaire, mais peut-être qu’ils manquent de valeur ajoutée.

Que reprochez-vous aux artistes ?

Rien, je trouve seulement que les médias, notamment la presse, ne font pas leur boulot de critique avec les artistes. Si je fais de la merde, je veux qu’on me le dise. Peut-être que je pourrai me remettre en question, puis me surpasser. 

Alors comme ça, vous essayez de monter un café-théâtre ?

Les travaux sont terminés mais pour l’administration, la nomenclature café-théâtre n’existe pas. C’est soit café, soit théâtre.

Du coup, qu’allez-vous faire ?

Je ne suis pas un grand militant mais là, je vais me battre pour ouvrir ce lieu. Il y a toute une génération d’humoristes qui a besoin de faire de la scène pour progresser. Mais il faut mendier pour louer une salle qui coûte hyper cher. Et pendant ce temps-là, les théâtres publics, payés par le contribuable, sont délabrés ou sentent la pisse. C’est dommage, les gens sont demandeurs de culture et l’industrie du spectacle rapporte de l’argent.

Vous n’avez pas pensé à appeler tonton Debbouze ?

Je le connais à peine. Et puis je crois qu’il a assez donné pour la culture au Maroc. Il va bien falloir qu’on se débrouille.

Dieudonné est-il toujours votre modèle ?

Dieudonné n’est plus mon modèle depuis qu’il a soutenu Kadhafi. C’est un artiste talentueux, mais il est resté prisonnier de la blessure qu’il a ressentie suite aux réactions suscitées par son sketch sur le colon israélien en 2003.

Vous faites plutôt dans l’humour à la Gad Elmaleh ?

Ni Gad, ni Dieudo. Je suis moi-même, un citoyen du monde qui prône l’universalité et la sincérité. 

La politique, ça n’a pas l’air d’être votre truc ?

Le problème avec la politique, c’est qu’il y a trop de politique, ça manque d’honnêteté. Si je devais adhérer à un parti, ce serait celui contre la connerie humaine.

Antécédents

1983 : Voit le jour à Casablanca

2007 : Obtient un diplôme de Business Administration à Al Akhawayn

2008 : Premier concours de stand up

2011 : Participe au Marrakech du Rire et au Jamel Comedy Club

2012 : Joue son premier spectacle Biodégradable

 

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