Zakaria Boualem a vécu une soirée étrange. Il a commencé par assister à un Allemagne France en état d’hypoglycémie avancée. Si vous vous demandez si c’est lui ou le match qui était en état d’hypoglycémie avancée, c’est normal, il se pose la même question, et merci.
Les Français se sont regardés se faire éliminer sans réaction. Deux gestes pour résumer ce match. Le coup de boule de Hummels, qui promène Varane dans les airs comme un gamin son ballon gonflable, et la parade de cyborg de Neuer devant Benzema, tellement brutale qu’on a pensé que le ballon avait tapé la barre. Si ce match avait des airs de film d’auteur, lent et long, la seconde partie de la soirée avait tout d’une série B survitaminée. Yepes dans le rôle de Machete, des gredins aux quatre coins du terrain, une demi douzaine de faute par action, aucun plan tactique, juste des rushes de part et d’autre, et un rythme profondément incompatible avec la phase de digestion que traversait notre héros.
Les Brésiliens sont techniquement faibles, mais ils sont capables d’insuffler une puissante dose de folie dans leur matches, ils ouvrent une porte vers une dimension parallèle ou tout est possible, même en faisant n’importe quoi. Ils se projettent dans une sorte de transe spectaculaire ou la qualité du football pratiqué n’est plus un critère déterminant, seule importent la détermination, l’adrénaline, c’est la première fois qu’on voit un truc pareil.
Quand David Luiz marque son but de cette frappe slicée surnaturelle, il a les yeux qui lui sortent de la tête, il est capable d’envahir un pays et de fonder un empire tout seul. C’est un spectacle saisissant. Oui, ils ont des arbitres cléments, on se demande comment ce bon Fernandinho a pu finir le match, mais encore une fois, il faut oublier la logique, juste profiter du spectacle. Zakaria Boualem a terminé ce match épuisé, il s’est aussitôt mis au lit en espérant deux autres quarts de finale de cet acabit.