Mohammed VI annule sa visite en Chine pour «raisons de santé»

La visite de Mohammed VI en Chine vient d'être officiellement « reportée pour des raisons de santé ». Le communiqué donne des détails sur la maladie dont souffre le souverain.

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Mohammed VI.
Mohammed VI. Crédit: DR

La visite officielle du roi en République Populaire de Chine, annoncée lundi 24 novembre à partir du jeudi 27 novembre 2014, est reportée, indique le ministère de la Maison royale, du protocole et de la chancellerie dans un communiqué. Mohammed VI devait rejoindre Pékin pour un séjour d’une durée indéterminée, afin de s’entretenir avec le président chinois Xi Jinping et signer des accords bilatéraux.

La raison de ce report est − une fois n’est pas coutume − détaillée par le communiqué, qui explique que le souverain est malade :

Le médecin personnel [du roi] précise que le souverain présente, depuis hier lundi, un syndrome grippal aigu avec fièvre à 39,5 degrés compliqué d’une bronchite.

De même, précise le communiqué, l’audience royale au Premier ministre de la République de Corée, Chung Hong-won, prévue ce mardi 25 novembre au Palais royal de Fès, ainsi que la cérémonie de lancement des travaux du barrage M’daz, qui était prévue lundi 24 novembre, « avaient été également annulées pour la même raison ».

L’état de santé du roi, un tabou

Des détails qui sont rarement communiqués officiellement. Le 23 septembre dernier, le voyage de Mohammed VI aux États-Unis − il devait prendre la parole devant l’ONU à New York − avait été annulé à la dernière minute. Le souverain avait été remplacé par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Aucune explication n’avait été donnée.

En fait, le seul autre communiqué évoquant la santé du roi remonte à août 2009. Pour la première fois  en dix ans de règne, le palais royal publiait des informations sur l’état de santé de Mohammed VI, indiquant qu’il souffrait « d’une infection à rotavirus avec signes digestifs et déshydratation aigüe nécessitant une convalescence de cinq jours » et ajoutant que son état ne justifiait « aucune inquiétude ».

Ce qui avait été vu par de nombreux observateurs comme un changement de fond dans la manière de communiquer du palais royal. Le lendemain, le quotidien Al Jarida Al Oula (fondé par Ali Anouzla) − qui n’existe plus −, se permettait de commenter et d’analyser ces informations, citant une source « médicale anonyme » qui affirmait que l’origine du rotavirus contracté par le roi « serait dûe à l’utilisation de corticoïdes contre l’asthme ». Et l’hebdomadaire arabophone Al Michaâl publiait lui aussi un article intitulé Al Michaâl dévoile les raisons du communiqué du Palais au sujet de la maladie du roi qui a inquiété l’opinion publique.

Or, les auteurs des articles et les directeurs de publication des supports avaient été rapidement convoqués puis poursuivis pour « publication malintentionnée d’une fausse information », « allégations et faits non véridiques ». Trois d’entre eux avaient été condamnés à des peines de prison.

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