Najib Boulif: «1200 ponts dans un état précaire»

Le ministre délégué chargé des Transports tire la sonnette d’alarme et affirme que 1 200 ponts au Maroc sont dans un état précaire.

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Mohamed Najib Boulif
Mohamed Najib Boulif. Crédit: DR

Des chiffres consternants sur l’état des ponts au Maroc viennent d’être révélés par le ministre délégué chargé des Transports, Najib Boulif. En réaction aux critiques de citoyens et membres de l’opposition sur les infrastructures endommagées ou détruites par les pluies des 22 et 23 novembre derniers, il a publié sur sa page Facebook un statut dans lequel il affirme que sur « 7 500 ponts au royaume, 200 ponts menacent de s’effondrer, 800 doivent être rénovés au plus vite et 200 ne peuvent supporter qu’une charge limitée ».

Le ministre délégué a également souhaité réagir au sujet des orages meurtriers qui ont eu lieu dans le sud du Maroc et qui ont provoqué la mort de 36 personnes. « Il ne faut pas rejeter toute la responsabilité de la défaillance des infrastructures sur l’actuel gouvernement dans la mesure où les routes en état de délabrement existent depuis belle lurette », a ainsi écrit le ministre. Et d’ajouter que « quelques ministres avaient prévenu les citoyens, par le biais de Facebook, afin qu’ils puissent prendre les mesures nécessaires contre les averses ».

« Le gouvernement a-t-il convenablement protégé les citoyens ? »

Des propos qui n’impressionnent pas l’ex-ministre des Transports et de l’équipement et député de l’Istiqlal Karim Ghellab, joint par Telquel.ma :

Il faut d’abord se poser la question du nombre de morts et de disparus, qui avoisine les quarante, avant celle des infrastructures. Est-ce que le gouvernement a convenablement protégé les citoyens contre les crues, qui étaient annoncées, en procédant à la coupure des sections des routes inondées ou à risques par des décisions ministérielles écrites et publiées par communiqués de presse et diffusées à la TV et à la radio ?

Pour lui, le gouvernement est responsable des morts causées par les crues : « des panneaux de coupures doivent être posés sur ces routes indiquant l’interdiction de circuler. Si ceci n’a pas été fait, alors la responsabilité du gouvernement est engagée dans les pertes qu’il y a eu ». Dans cette perspective, il souligne que l’opposition a demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour répondre à ces questions et désigner les responsables. Une proposition acceptée par la majorité.

Ghellab défend ses infrastructures

Le député du parti de l’Istiqlal a également commenté le problème des infrastructures au Maroc. « Des dégâts lors de grandes inondations ne sont pas anormaux, mais dans une certaine mesure, car les ouvrages ne sont pas dimensionnés pour les événements exceptionnels ». Ce qui, reconnait l’ex-ministre, est le cas dans le monde entier. Toutefois, Karim Ghellab considère que les infrastructures se sont bien développées au cours des deux derniers gouvernements (ports, aéroports, 1 000 km de nouvelles autoroutes et environ 20 000 kilomètres de routes dans le monde rural). Des infrastructures qu’il qualifie de « correctes ».

Il termine en réclamant des explications au gouvernement sur le pont de Taliouine (près de Taroudant), qui, seulement 4 mois après la fin des travaux, s’est − en partie − écroulé. Un pont qui, selon le ministre des Transports Aziz Rabbah, n’avait pas encore été livré et n’aurait pas du être ouvert à la circulation.

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