A l’occasion du Forum de la MAP, qui s’est tenu le 16 décembre à Rabat, le ministre des Affaires générales, Mohamed El Ouafa s’est notamment exprimé sur deux thématiques : la compensation du blé tendre et celle du gaz butane.
« Il n’y aura pas d’augmentation du prix du pain tant que le blé tendre est subventionné par la caisse de compensation », a déclaré le ministre. El Ouafa a tenu à préciser que cette décision a été communiquée à la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie. Le ministre a également indiqué que la décompensation du sucre n’était pas à l’ordre du jour.
Les secteurs productifs redirigés vers le solaire
Autre thème abordé : le gaz butane. El Ouafa a annoncé que « la subvention du gaz butane sera maintenue » tout en indiquant que le prix de celui-ci, établi à 42 dirhams, resterait inchangé. Selon les chiffres du ministre, seul 38 % du butane ainsi subventionné est directement consommé par les ménages marocains (6 millions en sont consommateurs), tandis que les 62 % restants vont aux entreprises.
A ce sujet, le ministre a fait savoir qu’une réflexion sur cette problématique sera mise en place afin d’encourager les productions agricoles à utiliser l’énergie solaire, comme l’indique le projet de loi de finances 2015. A noter que l’enveloppe accordée à la subvention du gaz butane (14 milliards de dirhams) représente environ 60 % du budget de la caisse de compensation, qui est de 23 milliards de dirhams. Pour rappel, l’Agence internationale de l’énergie avait recommandé au Maroc de poursuivre « l’élimination des subventions des hydrocarbures » et notamment celles du gaz butane, qui « grèvent les finances publiques ».
El Ouafa a également déclaré que le Maroc se dirige vers une libéralisation des hydrocarbures. Une déclaration sans nouveauté car le gouvernement a déjà annoncé l’arrêt des subventions des produits pétroliers à partir du 31 décembre. Il a précisé que l’État assurera le suivi des prix des produits de l’hydrocarbures à partir de cette date. Suite à cette libéralisation, un accord d’homologation des prix sera signé avec les distributeurs.
Le ciblage direct « encourage la paresse »
Le ministre des Affaires générales a aussi abordé le sujet du « ciblage direct » des compensations qui viserait des catégories sociales bien précises. El Ouafa estime que celui-ci « ne devrait pas être mis en place » et ne « peut pas être mis en place » car il n’y a aucun indicateur permettant de définir les catégories sociales au Maroc. Le ministre estime également qu’une telle mesure pourrait encourager « la paresse ».
Pour El Ouafa, trois types d’aides visent à compenser le ciblage direct. La première est une aide accordée aux veuves. Celle-ci est fixée à 350 dirhams par enfant avec un maximum de trois enfants pris en charge jusqu’à l’âge de 18 ans. Une autre sera destinée aux femmes divorcées ; son montant devant être défini par la justice. Elle sera reversée par l’État par l’intermédiaire de la CDG. Troisième aide, le programme Tayssir, qui bénéficie à 40 000 ménages dans des zones rurales ciblées, afin de lutter contre « la déperdition scolaire ».
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